jeudi 31 juillet 2014
Sortie de crise: Dans quel état sont les économies du sud de l’Europe?
EURO - L’Espagne, l’Italie, la Grèce, le Portugal, et Chypre vivent des destins différents…
La crise économique n’est toujours pas finie dans la zone euro. L’Espagne, la Grèce, le Portugal et Chypre n’en sont pas encore sortis. Chacun y allant à son rythme pour se remettre. Tournée d’Europe des pays du Sud, six ans après le début de la crise…
L’Espagne redémarre. De l’autre côté des Pyrénées, les réformes et l’orthodoxie budgétaire commencent à payer après six années de crise. Lire par ici notre analyse en profondeur du renouveau encore fragile de la quatrième économie européenne.
L’Italie reste en crise. La croissance ne repart pas, le chômage reste élevé (12,6 % en mai), la consommation atone et la production industrielle en berne. Le gouvernement a tout de même décidé de renvoyer à plus tard la réforme du marché du travail, pourtant considérée comme essentielle par les partenaires de l’Italie. Parvenir à 0,8 % de croissance du PIB cette année comme le prévoit le gouvernement sera «très difficile», a reconnu ce mois-ci le président du conseil Matteo Renzi. «Notre priorité est l’emploi. Mais je crois que les statistiques ne commenceront à s’améliorer qu’en 2015. Que la croissance soit de 0,4 ou 0,8 ou 1,5 % ne change rien à la vie quotidienne des gens». Le centre de recherche du lobby patronal italien a pour sa part noté que «l’Italie était en crise avant la crise et continue de l’être».
La Grèce, plombée par sa dette publique. La Grèce s’efforce laborieusement de sortir de la crise en appliquant depuis 2010 un plan draconien d’austérité dicté par l’UE et le FMI, en contrepartie de son renflouement (le pays a bénéficié jusqu’ici de deux prêts successifs de 240 milliards d’euros). Ces mesures ont considérablement réduit le niveau de vie de toutes les catégories de la population. Ainsi, le salaire minimum est gelé jusqu’en 2016 à 580 euros par mois. De même, le salaire moyen net dans le secteur privé grec s’est élevé à 817 euros par mois en 2013, soit 20 % de moins qu’en 2009. L’économie, minée par un chômage qui atteint 27 %, devrait néanmoins amorcer une légère reprise cette année. Le gouvernement grec espère une croissance de 0,6 % après six ans de récession. Ce progrès est principalement lié à la bonne performance des exportations en début d’année.
Le Portugal peut faire pire. L’agence d’évaluation financière Moody’s a relevé la note de la dette du Portugal à Ba1 en juillet, la plaçant à un cran de la catégorie investissement, label très recherché que le pays avait perdu en 2011. Le PIB a subi au premier trimestre une baisse surprise de 0,6 %, marquant une rechute pour le pays qui était sorti au printemps 2013 de deux ans et demi de récession. Moody’s salue toutefois l’engagement des autorités à poursuivre la réduction des déficits en dépit de «revers répétés» infligés par la justice. Fin mai, la Cour constitutionnelle portugaise a en effet invalidé plusieurs mesures d’austérité inscrites au budget 2014. Mais le gouvernement a déjà annoncé de nouvelles mesures «contrebalançant» l’impact de cette décision. Cependant,l’effondrement de l’empire financier Espirito Santo, aux ramifications tentaculaires dans l’économie du Portugal, risque d’emporter dans sa chute d’autres entreprises et freiner le redressement du pays, tout juste sorti de son plan de sauvetage international.
Chypre attend 2015. L’économie a été ébranlée par une crise financière qui a obligé l’île à recourir en mars 2013 à un plan de sauvetage de 9 milliards d’euros d’ici 2016 assorti de conditions draconiennes. Début juillet, la zone euro a approuvé formellement lundi le versement de 600 millions d’euros. L’île devrait renouer avec la croissance l’an prochain après deux années de dure récession.Les bons résultats du secteur du tourisme et les revenus associés attisent les espoirs que le tourisme aide à redresser l’économie.
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