Colbert, le ministre des Finances de Louis XIV, a un jour déclaré que l"'art de l'imposition consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris". L'Etat français a toujours appliqué ce précepte, mais il est aujourd'hui difficile d'étouffer les cris...
jeudi 20 décembre 2012
La leçon de Colbert pour plumer les oies (ou les Depardieu) avec le moins de cris possible
Le grand Colbert a déclaré que l'"art de l'imposition consiste à plumer l'oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris".
L’Etat français a toujours appliqué avec succès ce précepte. Du moins
jusqu’à aujourd’hui, car, devenu l’un des plus dépensiers du monde, il
n’arrive plus à étouffer les criailleries.
Dans le
passé, des oies parmi les plus grasses se sont bien échappées de la
bassecour mais elles l’ont fait dans un silence dont l’Etat s’est rendu
complice de peur qu’ébruité leur exemple ne soit trop largement suivi.
De peur aussi que les masses envieuses ne s’aperçoivent qu’en fin de
compte elles paient les conséquences d’un impôt démagogique. Mais voilà
que l’un de nos gros volatiles s’enfuit en claquant la porte de la
volière. Scandale.
Comment faire pour que dorénavant les riches oies n’échappent plus au plumage ? Quatre solutions paraissent possibles.
Leur
faire honte de ne pas se laisser arracher en silence ce qu’elles ont
sur le dos est la solution choisie par le gouvernement de Monsieur
Hollande. Sans succès, bien au contraire, puisque les insultes de ses
ministres n’ont fait qu’ébruiter le non-sens de ses méthodes.
Obtenir
l’uniformisation fiscale en Europe, la seconde solution, impliquerait
soit que nos partenaires haussent leurs impôts au niveau des nôtres
(mais pourquoi prendraient-ils une mesure aussi contraire à leurs
intérêts ?), soit que nous abaissions substantiellement les nôtres (ce
qui reviendrait à renoncer à nos impôts confiscatoires).
La
troisième solution consisterait à imposer les citoyens français quelle
que soit leur lieu de résidence. Elle suppose la révision fondamentale
de nos traités fiscaux avec tous les pays en commençant par ceux à
faible fiscalité. Ce que ces derniers n’accepteraient pas sauf à les
soumettre à des pressions que dans le passé seuls les Etats-Unis ont eu
les moyens d’exercer.
Enfin, imposer une Exit Tax,
aux prétendants à l’exil fiscal comme a essayé de le faire, trop
timidement pour être efficace, le Président Sarkozy constitue une
quatrième solution. Adoptée en Allemagne sous le nom de Reichtsfluchtsteuer
elle a permis en son temps de raser intégralement les oies candidates à
l’exil. Précisons que cela se passait en 1937 et que les oies en
question étaient les Juifs fuyant le régime nazi.
Force
est de constater qu’aucune de ces solutions n’est praticable. Il reste
donc pour appliquer l’enseignement du Contrôleur général des finances de
renoncer au rasage intégral que l’on cherche à infliger à nos oies les
plus richement parées.
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