vendredi 28 mars 2014
Supplice chinois
Supplice chinois
Loin de nous l'idée d'offenser le vénérable président chinois Xi Jinping pour qui la France déploie obséquieusement ses fastes républicains et versaillais dans la quête de juteux contrats. Il n'empêche que la rituelle publication des chiffres du chômage prend, pour l'exécutif, l'allure d'un vrai « supplice chinois ». Mois après mois, et à de trop rares exceptions près, Pôle emploi retourne le couteau dans la plaie et condamne le gouvernement à des commentaires qui relèvent plus de la jérémiade que de l'explication convaincante. Au demeurant, plus personne ne peut adhérer aujourd'hui au discours sur « l'effort à poursuivre ».
C'est que les chiffres sont plus têtus encore que l'obstination du gouvernement à se dire sur le bon chemin. En février dernier, on a enregistré 31.500 chômeurs de catégorie A en plus. En somme, après la « baisse de la hausse » à laquelle s'accrochait le gouvernement, survient une « augmentation de la hausse » qui réduit ses espoirs à néant. Rien de tout cela n'est surprenant. La preuve était déjà faite que le traitement social du chômage ne suffit pas sans politique économique stimulant les entreprises (donc les emplois), et sans croissance.
À quelques jours du deuxième tour des municipales, ces chiffres ne vont rien arranger pour le PS. Ils vont surtout accroître le casse-tête de François Hollande dans la recherche d'un point d'équilibre dans la constitution du prochain gouvernement. Car l'aile gauche du PS et les Verts y voient un argument supplémentaire pour appeler à une inflexion de la politique sociale-libérale de François Hollande.
Comment le chef de l'État va-t-il concilier les contraires qui, déjà, et de façon un peu indécente, animent dans les couloirs la course aux futurs maroquins ? Pour constituer une équipe « cohérente et resserrée », François Hollande va devoir s'affranchir de sa marotte stérilisante de la « synthèse permanente ». Beaucoup de temps a été perdu dans l'harassante gestion des couacs gouvernementaux. Il est temps que prenne fin, aussi, le « supplice chinois » enduré par Jean-Marc Ayrault.
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