samedi 22 mars 2014
Selon que vous serez puissant ou misérable…
Pas de chance (une nouvelle fois) pour le gouvernement dans sa lutte contre le chômage : les défaillances d’entreprise ont progressé de près de 4 % durant les deux premiers mois de l’année. Selon une étude publiée conjointement par Deloitte et Altares, 11 400 sociétés ont arrêté leurs activités en janvier et février. Pas un secteur n’est épargné, contrairement à l’année 2009 où les effets de la crise s’étaient fait sentir dans l’immobilier et l’industrie. Les deux cabinets de conseil prévoient que l’année 2014 se terminera avec plus de 60 000 faillites d’entreprise (un chiffre légèrement inférieur à celui enregistré en 2013), ce qui représente près de 270 000 emplois.
Ce sont les plus petites entreprises qui paient aujourd’hui le plus lourd tribut à la crise, surtout celles qui n’exportent pas : leurs marges diminuent inexorablement et ce, pour la troisième année consécutive. « L’évolution du taux d’épargne des PME suit celle du taux de marge », constate l’Observatoire du financement des entreprises dans son rapport publié en janvier 2014. Ce qui a conduit les PME, pour celles qui le pouvaient, à recourir à la dette. « L’endettement total a continué à croître de 2,7 % en 2012 », poursuit l’Observatoire, qui constate une faible demande de crédits, surtout pour ceux destinés aux investissements, donc à préparer la croissance future.
Signe d’une plus grande sélectivité des banques dans les dossiers de financement des PME, le taux d’obtention des crédits est passé de 83 % en 2011 à 78 % en septembre 2013. Mais la situation est sans doute bien pire, car les petites entreprises seraient de plus en plus nombreuses à s’autocensurer, craignant un refus des établissements bancaires qui demandent des garanties toujours plus importantes aux chefs d’entreprise. Ces derniers ont sûrement un avis éclairé sur la facilité avec laquelle Bouygues et Numericable ont bouclé en quelques jours un financement de plusieurs milliards d’euros pour s’attirer les faveurs de Vivendi, auprès d’établissements bancaires où ils ont eux-mêmes leur compte ainsi que celui de leur PME. « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir », écrivait Jean de La Fontaine dans les Animaux malades de la peste. Il n’avait pas tort…
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