TOUT EST DIT

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samedi 22 mars 2014

La tirade des mais

La tirade des mais


Ah ! Non ! C'est un peu court millefeuille ! On pourrait avec un peu de verve affirmer que c'est un gouffre, un tonneau des Danaïdes, une nasse où se prennent les meilleures intentions. Et même variant l'exemple : le voilà donc cet épouvantail qui de notre nation a détruit l'harmonie ! L'organisation territoriale ? C'est une erreur, un abus, un gâchis… ! Un moyen de prébendes, une manière d'avoir pignon sur rue et il faudrait grand courage pour s'attaquer à la simplifier autrement que dans les mots. Si ce n'est que cela qui nous titille l'orgueil du clocher, nous n'avons pas besoin du quart de la moitié des collectivités existantes. L'audace en la matière est suicidaire et bien peu, toutes couleurs confondues, sont prêts à sortir le couperet. Ceux qui s'y sont risqués n'ont réussi qu'à trancher leurs propres ailes.
Car il y a pléthore de mais quand au simple énoncé de la nécessité un téméraire s'aventure. Mais qu'en adviendra-t-il de la proximité, mais le département fait partie de notre histoire, mais les régions sont à taille européenne, mais l'intercommunalité est une efficace mise en commun, mais on va ainsi réduire encore l'emploi, mais c'est ignorer qu'il faut être au contact du terrain pour bien décider et gouverner à Paris.
Dans cette tirade des mais que régulièrement on nous sert, jamais vous n'entendrez parler de clientélisme, de cumul de mandats, de laxisme, d'indemnités, de blocages clochemerlesques, de ces élections où les signatures d'élus sont si importantes… Et pourtant il est temps d'interrompre cette dérive que l'on est bien aimable de baptiser du nom d'une pâtisserie alors que c'est d'une folie dépensière qu'il s'agit. 36.786 communes, le record d'Europe, et un empilement de pouvoirs qui défie le bon sens quand la crise ne fait que creuser les inégalités et les déchirures territoriales en accroissant les tensions sociales et politiques.
Demain dans 64 communes les électeurs ne voteront pas faute de candidats. On s'est lamenté d'abondance sur ce qui serait une perte de vitalité de la démocratie locale. Or ce n'est que le sens de l'histoire. Il faut mordre dans le millefeuille, rassembler les communes et les adosser aux métropoles pour en faire les outils du mieux vivre partout et pour tous.

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