samedi 30 novembre 2013
Pris à ses mots !
Pris à ses mots !
Parce que le chômage constitue un drame quotidien pour trop de familles, évitons de l'appréhender sous un angle polémique ou politicien. Reconnaissons pourtant que la journée d'hier a malheureusement donné lieu à beaucoup trop d'inutiles circonvolutions verbales autour de l'hypothétique inversion de la courbe du chômage. La faute en revient principalement à François Hollande qui s'est tendu un piège en faisant de la baisse du nombre de chômeurs, à la fin de l'année, un puissant marqueur de son début de quinquennat. Ce « pari » a entraîné une fixation inappropriée autour d'une date devenue fatidique.
En quelque sorte, François Hollande s'est pris à ses propres mots, se condamnant à réussir ou à subir un échec. Voilà pourquoi ses propos d'hier matin en déplacement, sur la bataille contre le chômage qui, mois après mois, « prendra le temps qu'il faudra », ont immédiatement été assimilés à la reconnaissance implicite que l'objectif ne serait pas atteint en temps et en heure. Les laborieux correctifs intervenus ensuite n'ont pas gommé l'impression de confusion générée par cet « acte manqué » élyséen.
Le problème est qu'avec la focalisation sur une date-butoir et l'embrouillamini de la parole présidentielle, s'est installé un soupçon sur la fiabilité des chiffres. Il est temps de s'affranchir de ce couperet qui accapare les esprits, pour analyser les statistiques sans a priori. Il est à noter que la baisse du chômage de 0,6 %, pour la catégorie A, annoncée hier soir, a été accueillie sans triomphalisme par la gauche et sans excès de dénigrement par la droite.
C'est heureux parce que ces chiffres ne sont ni vraiment bons ni vraiment mauvais. En cumulant avec les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite, le chômage est toujours à la hausse. De même que les contrats aidés contribuent à la réduction continue du chômage des jeunes. Trop de plans sociaux, trop de signaux économiques inquiétants, interdisent d'envisager avec certitude une embellie durable. Il faudra attendre encore des mois et des mois. François Hollande a eu raison… de se tromper hier !
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