lundi 30 septembre 2013
Relancer l'Europe
Relancer l'Europe
Le succès d'Angela Merkel aux récentes élections allemandes pourrait améliorer la relation de la France avec son pays. Les dirigeants français, en effet, en place pour quatre ans, comme la Chancelière, vont devoir coopérer bon gré mal gré. Sans doute, certains dirigeants socialistes souhaitent-ils toujours la confrontation, persuadés qu'Angela Merkel et François Hollande n'ont pas la même conception de l'Europe. Mais le président de la République, responsable ultime, ne peut que veiller à la sauvegarde et au développement de cette Europe devenue désormais incontournable et sans laquelle la France serait gravement affaiblie.
C'est une ère de stabilité dans la relation franco-allemande qui s'ouvre, ont noté les deux chefs d'État. Aussitôt connus les résultats du scrutin allemand, l'Élysée a souligné, dans un communiqué, qu'il y avait donc quatre ans pour « continuer à travailler inlassablement au rapprochement de la France et de l'Allemagne et poursuivre leur coopération étroite pour relancer les nouveaux défis de la construction européenne ».
Voilà une volonté clairement affichée, et c'est bien nécessaire, face à la montée des populismes en Europe et de l'euroscepticisme alimenté trop souvent par certaines déclarations décrivant, par exemple, l'Europe comme un « monstre paralytique ». N'oublions pas que le parti anti-euro « Alternative pour l'Allemagne » (AFD) a obtenu au dernier scrutin 4,7 % des voix...
Une union politique plus étroite
« Il faut et c'est urgent redonner confiance aux citoyens dans le projet européen », a déclaré Romain Nadal, porte-parole diplomatique de l'Élysée. Pour cela, il faudra des actions visibles formant une vraie relance de l'Union. Des économistes (1) soulignent trois domaines d'actions prioritaires : l'énergie qu'il faut « replacer au service de la croissance en Europe » et pour cela créer un réseau franco-allemand de recherche sur l'énergie de demain ; définir « un grand programme d'infrastructures de nouvelles générations rentables et tournées vers l'avenir » ; « la définition d'un meilleur équilibre en Europeentre compétitivité et solidarité sociale. »
Et pourquoi ne pas reprendre l'idée émise par François Hollande, il y a quelque temps, d'un gouvernement de la zone euro ? Il s'agit, en effet, de faire de l'Europe « un espace de croissance et de protection », comme l'a dit aussi le président de la République.
De son côté, Mme Élisabeth Guigou déclarait au Télégramme (2) : « Une bonne entente entre la France et l'Allemagne - qui ne doit pas mener à l'exclusion des autres partenaires européens - est une condition indispensable à l'Union européenne et j'appelle de mes voeux des initiatives prises en commun pour que l'Europe avance... ll faut réfléchir à une meilleure solidarité entre les membres de la zone euro. Tout cela va impliquer, au fil des années, une union politique beaucoup plus étroite ».
Il faudra surmonter, bien sûr, certaines divergences. Peut-être sera-ce plus facile désormais car, en cours de campagne, Mme Merkel a semblé intégrer plus fortement le social à sa vision. Cependant, l'Allemagne veut que la France soit un véritable partenaire, ce qui exige que nous nous réformions nettement pour sortir de cet endettement qui nous étouffe et nous infériorise. Les Allemands attendent que notre pays soit à la hauteur du nom qu'ils lui ont donné : « La grande nation. »
(1) Le Figaro, 23/09.
(2) Le Télégramme, 24/09.
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