La proposition d'un membre de l'Observatoire de la laïcité fait bondir Charles Consigny. Pour lui, il est temps de réaffirmer nos racines catholiques.
- "Que de choses il faut ignorer pour agir !" disait Paul Valéry. Les socialistes font beaucoup de choses. Ils s'agitent, s'appliquant partout à oeuvrer dans un sens contraire à l'intérêt de la France. Quand la gauche se préoccupe des comptes publics, au lieu de baisser les dépenses de l'État et des collectivités locales comme le préconisent tous les rapports de la Cour des comptes depuis une trentaine d'années, elle augmente un niveau de prélèvements obligatoires qui était déjà l'un des plus hauts du monde, violant le droit à la propriété privée d'administrés se trouvant dans l'impossibilité de se défendre.
Quand la gauche essaie de faire croire que l'on peut réduire le chômage en appliquant son dogme, elle dépense des tombereaux d'argent public pour financer des emplois aidés, c'est-à-dire des faux emplois qui ne servent à rien, qui n'ont pas d'avenir, qui n'aident personne, mais qui permettent de maquiller la fameuse courbe dont on nous promet l'inversion avant Noël. Pour ce faire, elle augmente les impôts sus-cités, déprime tout le pays, comprime la croissance, bref tire une balle dans le pied de la France.
Quand la gauche prétend lutter contre l'insécurité, elle s'empresse, à peine installée place Vendôme, de supprimer la plupart des outils dissuasifs créés par la précédente majorité pour essayer de faire un tout petit peur aux délinquants et les punir, le cas échéant, de leur méfait. Et cette fois, quand la gauche affirme vouloir protéger la laïcité, elle s'attaque à la France millénaire, la dépèce, la nie, bref, en fait ce qu'elle ne sait que faire, la spolier.
L'Observatoire de la laïcité, cette nouvelle usine à gaz
Il faudrait d'abord se pencher sur la question de l'utilité et du coût de cet observatoire. Nous disposons déjà d'un ministre des Cultes, le ministre de l'Intérieur. Pourquoi cette nouvelle usine à gaz ? Que font exactement les employés de cette énième administration ? Quel est le montant de leur rémunération ? Voilà bien un exemple de ce qui, en période de crise - et même hors période de crise -, devrait être supprimé d'une signature en bas d'un décret, d'autant que la laïcité, précisément, consiste en la non-ingérence de l'État dans les affaires religieuses, et réciproquement. Donc cet observatoire est ontologiquement absurde, il est une contradiction en lui-même.
Cette aberrante proposition de remplacement constitue également une atteinte au principe de laïcité. L'État ne doit pas, tout simplement, se préoccuper des religions. Donc il n'a pas à toucher au calendrier pour satisfaire à telle ou telle revendication, de quelque bord qu'elle émane. Il n'y a là que le délire progressiste en marche, dont on ne peut pas ne pas voir qu'il est à certains égards porteur d'une forme de francophobie et de cathopobie. Qu'aurait-on dit si, dans un pays de culture musulmane, des catholiques avaient demandé la même chose ? N'a-t-on pas suffisamment bousculé les Français ? À l'heure où les communautés se crispent, se séparent, se jalousent, ce type de discours les conduira à se haïr.
Notre système est l'héritier de la religion catholique
La France, que ces gens-là le veuillent ou non, c'est un beau pays rural et ancien, avec un manteau d'églises dont les cloches rythment les journées en sonnant à heure fixe, et si l'on veut autre chose, on va autre part. Les pseudo-intellectuels comme Dounia Bouzar, et tout le système médiatique avec elle, n'en finissent plus de prêcher l'accueil de l'Autre, sur un ton de soupçon qui voudrait faire culpabiliser des citoyens qui ont autre chose à faire. Cette gauche-là se demande-t-elle seulement pourquoi l'Autre vient à nous ? Je crois que si la France rayonne encore un peu dans le monde, c'est précisément grâce à ce que les socialistes prétendent supprimer.
Le système français dans son ensemble, politique comme juridique, les valeurs qui guident notre action diplomatique et font survivre la solidarité dans un monde gouverné par la loi du plus fort, cette cohésion sociale ô combien menacée, ô combien disparaissant peu à peu par pans entiers du territoire et de la population, ce système est entièrement l'héritier de la religion catholique. C'est parce que la France est une terre chrétienne depuis deux millénaires que nous jouissons encore d'un petit reste de singularité. Si la gauche encore anticléricale et égalitaire savait d'où elle vient, elle n'ignorerait pas que Rousseau a pu penser comme il a pensé grâce à cet héritage - et les socialistes, justement, ont un problème freudien avec l'héritage. Du passé faisons table rase, disent-ils. Pourquoi ?
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