Première raison, un enseignement qui oriente très tôt une grande partie des élèves vers une formation professionnelle en alternance. Ce n'est pas en Suisse qu'on se fixerait pour objectif d'amener 80% d'une classe d'âge à la Matu (équivalent du bac), pour fabriquer des cohortes de chômeurs "qualifiés" mais incapables de trouver leur place dans l'économie.
Seconde raison, en Suisse, pays libéral, règne la liberté d'embauche et de licenciement. Le marché du travail fonctionne, il n'y a pas d'un côté les inclus et de l'autre les exclus. Quand on se fait licencier, on retrouve généralement un travail rapidement, ce n'est pas un drame, juste un changement.
Troisième raison, les charges sociales sont raisonnables, 25% du salaire net, à comparer aux niveaux délirants dont souffrent l'Italie ou la France (80%). Cela rend les entreprises suisses compétitives malgré le franc fort, et les salaires nets sont élevés, ce qui contribue à la bonne tenue de la consommation. Le salaire brut médian est de 6000 francs, soit 4761 francs net (4000 euros).
Il n'y a pas de salaire minimum en Suisse. Les citoyens vont bientôt se prononcer sur une initiative populaire soutenue par le PS qui vise à en créer un, à 4000 francs par mois, soit 3600 euros! ... de quoi largement détrôner le Smic français qui détient actuellement le record mondial. Il faut espèrer que cette initiative sera repoussée, car il est bien clair que l'existence d'un salaire minimum, a fortiori quand il est élevé, aboutit à priver la population la moins qualifiée de l'accès à l'emploi.
La Suisse vient d'être classée numéro 1 mondial de l'innovation par l'Insead: elle dispose d'établissements d'enseignement prestigieux comme l'EPFL de Lausanne, des industries leader dans l'horlogerie bien sûr, mais aussi dans la machine-outil, la pharmacie, l'informatique, et même le spatial, ... et un écosystème de financement des entreprises performant. Mais contrairement à l'opinion répandue, l'industrie est bien plus puissante que la banque dans la confédération.
Une dernière raison explique le niveau très faible du chômage en Suisse: le travail et la réussite y sont valorisés. Les électeurs ont récemment refusé la proposition socialiste de faire passer les congés de 4 à 6 semaines par an. Les pays d'Europe du Sud devraient s'inspirer de la recette helvétique pour faire fondre leur chômage!
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