vendredi 28 juin 2013
Réduction des déficits: François Hollande joue les pompiers à Bruxelles
«Ce que doit faire la France dans l'année 2013, c'est tenir la dépense publique.» A Bruxelles, François Hollande a tenté de convaincre la Commission européenne qu'il n'avait pas abandonné l'idée de réduire le déficit. Lors d'une conférence de presse dans la nuit de jeudi à vendredi, il a rappelé que l'objectif était de ramener les déficits à 3,7% du PIB en fin d'année.
Selon lui, il est «prématuré» d'avancer une évaluation du déficit 2013 «puisque tout dépendra de l'évolution des recettes dans le second semestre». «Si la croissance restait aussi faible, c'est-à-dire, si nous étions en légère récession (...), il est à craindre que nous ayons moins de recettes que prévu», a-t-il cependant reconnu.
Hollande vs Barroso
Le président français a affiché sa volonté d'enterrer la hache de guerre avec la Commission européenne et son président José Manuel Barroso, mais les violentes passes d'armes de ces dernières semaines pourraient laisser des traces.
La veille encore, la porte-parole du gouvernement français, Najat Vallaud-Belkacem, prenait le parti du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui avait accusé José Manuel Barroso d'être «le carburant du Front national» avec la marche forcée vers la rigueur. Le gouvernement partage «sur le fond» ces propos, avait-elle assuré.
Jeudi, l'entourage du président français a fait savoir qu'il était animé d'une volonté d'«apaisement», ce qu'il a confirmé dès son arrivée à Bruxelles. «Les questions de personnes sont secondaires, c'est sur les politiques européennes que nous nous déterminons».
«Conflit artificiel»
La tension était fortement montée ces derniers jours, notamment sur la question de l'exclusion de l'audiovisuel des négociations commerciales avec les Etats-Unis imposée par la France. José Manuel Barroso avait ensuite qualifié de «réactionnaires» ceux qui refusent la mondialisation.
«Je ne veux pas croire que le président de la Commission européenne ait pu tenir des propos sur la France qui seraient ainsi formulés», avait répliqué François Hollande, qui s'en était expliqué avec l'intéressé en marge du G8. José Manuel Barroso a jugé «ce conflit complètement artificiel», assurant que ses déclarations avaient été «délibérément déformées».
Marge de manœuvre pour les Etats
Mais cette polémique est intervenue sur fond d'irritation entre Paris et Bruxelles, sur la réduction des déficits ou les réformes structurelles à mener. La France s'est élevée contre les prescriptions de Bruxelles en matière de retraites, François Hollande répliquant que la Commission n'avait «pas à dicter» à la France ce qu'elle avait «à faire».
L'exécutif européen a été prié de biffer la demande de relèvement de l'âge légal de départ à la retraite –un tabou à gauche que François Hollande n'entend pas briser– et de mentionner explicitement le rôle des partenaires sociaux dans l'élaboration de la réforme des retraites.
Le chef de l'Etat français s'est félicité à l'issue de la première journée du sommet que celui-ci ait posé deux principes que «la France souhaitait voir adoptés»: qu'«une fois définis les objectifs, les moyens pour les atteindre devaient être laissés aux Etats» et que «les réformes devaient se faire dans le dialogue social».
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