vendredi 17 mai 2013
"Gouverner, c’est choisir"
"Gouverner, c’est choisir"
Un point m’a particulièrement frappé dans les déclarations du président de la République, à l’occasion de sa conférence de presse, hier à l’Elysée, sa dénonciation "des violences de la droite, pour laquelle nous serons toujours illégitimes". Aurait-il donc oublié le climat de haine qui a dominé tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy traité par les socialistes de "présidents des riches", de "bling-bling", "voyou de la République", etc. ? Pour le reste, son intervention me semble être un fidèle reflet de ce que la politique est en train de devenir: un monde refermé sur lui-même, une fuite dans la communication. Il a parlé "d’offensive", de gouvernement économique européen – un serpent de mer -, et même, sans reculer devant le paradoxe, de souveraineté de la France… Des mots, rien que des mots, pas une mesure concrète, pas une action. Cet immobilisme semble satisfaire ses partisans mais ne peut qu’aggraver la coupure avec une France engluée dans la récession et le chômage. Sarkozy n’a pas tout réussi, loin de là, mais au moins, il a eu le mérite d’essayer. J’observe que, d’un bout à l’autre de l’échiquier politique, toute la classe dirigeante semble désormais se confiner dans l’invective, la course à la déclaration tonitruante, la recherche de la bonne formule et du buzz, comme on dit. Les blocages structurels ont parfois bon dos pour justifier l’inaction. Les contraintes européennes, financières, constitutionnelles, qui feraient, selon certains, de la République française une simple collectivité privée de pouvoir et soumise à la mondialisation n’expliquent pas tout, loin de là. Le fond du problème, la cause ultime de nos difficultés, au-delà de la logique droite-gauche, c’est la perte de sens du politique. La volonté de proposer et d’adopter, voire d’imposer des mesures concrètes et raisonnables, semble comme anéantie. Décider, bousculer, prendre des risques, choisir, gouverner en un mot: voilà qui n’intéresse plus personne.
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