vendredi 17 mai 2013
Récession en zone euro: comment se classe la France?
C'est désormais officiel, la France est en récession. Elle a enchaîné un deuxième trimestre consécutif dans le rouge avec un Produit Intérieur Brut (PIB) en déclin de 0,2% sur les trois premiers mois de l'année, après -0,2% au quatrième trimestre 2012, ce qui définit techniquement un épisode de récession, a annoncé ce mercredi 15 mai l'Insee. La France est toutefois dans la moyenne de la zone euro qui enregistre également un PIB en repli de 0,2% sur les trois premiers mois de l'année. Néanmoins, certains pays tirent leur épingle du jeu, à l'image de notre voisin Outre-Rhin. Petit tour d'Europe.
La France, dont l'économie stagnait jusqu'alors, est entrée au premier trimestre 2013 dans le club des pays en récession. L'ampleur de celle-ci est sans rapport avec celle de 2009, quand la France avait connu une contraction de 3,1% de son PIB, mais elle confirme que l'activité reste proche de zéro depuis huit trimestres maintenant.
Traditionnel moteur de la croissance en France, la consommation des ménages ne s'est pas ressaisie début 2013 (-0,1% après 0% au trimestre précédent) et les exportations ont baissé de 0,5% sur la même période. La demande intérieure et le solde du commerce extérieur ont contribué négativement à l'évolution du PIB, précise l'Insee. Autre mauvaise nouvelle, le recul historique du pouvoir d'achat des Français l'an dernier a été encore plus fort qu'initialement annoncé: l'Insee le chiffre désormais à -0,9%, soit plus du double de sa première estimation (-0,4%), qui battait un record de 30 ans.
La récession en France est toutefois sans commune mesure avec les pays d'Europe du Sud, détonateurs de la crise économique en zone euro. La Grèce reste l'homme le plus malade de l'Europe avec un PIB en recul de 5,3% sur un an au premier trimestre 2013. La récession qui frappe le pays depuis six ans ralentit néanmoins. Egalement en grande difficulté, Chypre a vu son PIB baisser de 1,3% par rapport au trimestre précédent après avoir évité de justesse la faillite. L'Espagne et l'Italie font jeu égal avec une baisse de 0,5% au cours des trois premiers mois. Le PIB italien s'est contracté plus que prévu et cette baisse marque le septième recul trimestriel consécutif. Les économistes s'attendaient en effet à un repli de 0,3% par rapport au
quatrième trimestre 2012.
La France n'est pas le seul pays à être poussée dans la récession. Certains pays d'Europe du Nord n'y échappent pas non plus. Les Pays-Bas, réputés vertueux en matière budgétaire enchaînent même un troisième trimestre en repli, à -0,1%, après -0,4% et -0,2%. Tout comme la Finlande avec -0,1% sur la période, après -0,6% au dernier trimestre.
Et les pays de l'Est, jusqu'alors épargnés, s'enfoncent. La République tchèque touche le fond avec un sixième trimestre consécutif de baisse à -0,8%, récession la plus longue de son histoire, selon les estimations publiées ce mercredi par l'Office national des statistiques (CSU).
D'autres limitent les dégâts mais ne sont pas passés loin. C'est le cas de l'Allemagne et de la Belgique qui voient leurs PIB légèrement progresser à +0,1%. La première économie européenne a évité la catastrophe de peu. Le PIB allemand s'était en effet replié de 0,7% au quatrième trimestre 2012, et la croissance peine à repartir. Avec une petite hausse de 0,1%, la performance de l'Allemagne déçoit. Les économistes anticipaient en effet un rebond de +0,3%, après une série d'indicateurs positifs en provenance de l'industrie. Cette croissance "faible" s'explique largement par l'hiver anormalement long et froid, explique l'Office fédéral des statistiques.
Le Royaume-Uni sauve les meubles avec un PIB en hausse de 0,3%, après -0,3% fin 2012. L'Autriche, avec une économie en stagnation au premier trimestre après -0,1% au trimestre précédent, y a également échappé de justesse. La demande intérieure est toujours faible, tout comme la demande en investissements des entreprises autrichiennes.
Seuls quelques pays baltes à l'image de la Lituanie et la Lettoniepassent entre les mailles de la crise, avec respectivement un PIB en hausse de 1,3% et 1,2% au premier trimestre 2013. Le PIB de laLituanie a augmenté de 3,6% en 2012, après une hausse de 5,9% en 2011 et de 1,5% en 2010. Pour 2013, le ministère des Finances prévoit une croissance de 3%. Et sur l'ensemble de l'année dernière, le PIB letton avait progressé
Mais les anciens champions de la croissance comme la Pologne(+2% en 2012) se trouvent en pleine décélération. Le PIB polonais, poids lourd économique d'Europe centrale et orientale, n'a augmenté que de 0,1% au premier trimestre par rapport au trimestre précédent. Un chiffre qui apparaît d'autant plus faible qu'il concerne un pays en rattrapage économique dopé par les fonds de l'Union européenne.
L'Estonie, dernier pays entré dans la zone euro, qui caracolait en tête des membres de l'UE avec une croissance record de 8,1% en 2011, voit ses perspectives s'assombrir encore plus vite. Le PIB de ce pays balte a baissé de 1,0% au premier trimestre et le taux de chômage est reparti à la hausse, à 10,2%, après 9,3% au dernier trimestre de 2012.
L'économie roumaine a progressé de 0,5% au premier trimestre, confortant les espoirs du gouvernement d'une accélération de la croissance en 2013. Elle a renoué avec la croissance en 2011 grâce à un plan d'aide d'urgence de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) qui s'est terminé en 2011.
A titre de comparaison, notons enfin qu'outre-Atlantique, la situation économique se redresse. Le PIB des Etats-Unis a en effet augmenté de 0,6% par rapport au trimestre précédent, après +0,1% au quatrième trimestre 2012. Par rapport au même trimestre de l'année 2012, le PIB a augmenté de 1,8%. Ce rebond est toutefois fragile car il repose en grande partie sur la consommation des ménages américains. En effet, elle a connu pendant les trois premiers mois de l'année sa progression la plus forte en plus de deux ans (3,2%), et a fourni à elle seule plus de 2,2 points de croissance au pays.
Le Japon est également sur la bonne voie. La Banque du Japon a revu à la hausse, en avril dernier, ses projections en matière de croissance et de prix à la consommation, prenant notamment en compte l'impact attendu de sa politique monétaire ultra-accommodante. Le PIB nippon est désormais vu en hausse de 2,9% sur l'exercice 2013-2014, contre une projection précédente de +2,3%.
Reste que les espoirs de relance de la zone euro reposent avant tout sur l'Asie et notamment la Chine. Problème, les 7,7% de croissance enregistrée par cette dernière au premier trimestre inquiètent certains économistes car il s'agit de son rythme le plus faible en 13 ans. Si une ré-accélération n'est pas impossible, certains craignent au contraire l'explosion d'une bulle de crédit qui risquerait de plomber durablement la demande mondiale.
de 5,6%, soit le meilleur résultat au sein de l'Union européenne.
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