TOUT EST DIT

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vendredi 1 février 2013

La CGT au banc des accusés à Aulnay et à Amiens

Plusieurs autres syndicats reprochent aux leaders locaux de la CGT, Jean-Pierre Mercier chez PSA Aulnay et Mickaël Wamen chez Goodyear Amiens, de mener un combat politique.

Trop, c'est trop. Trois syndicats, la CFE-CGCFO et la CFTC ont tenu jeudi une conférence de presse au siège de PSA pour dénoncer les agissements de la CGT à Aulnay. «Tous les jours, il y a des agressions verbales et physiques à Aulnay. Les salariés en tombent malades. Le taux d'absentéisme atteint désormais 30 % sur le site», alerte Christian Lafaye, délégué syndical central FO. «Il y a un véritable harcèlement d'une minorité sur la majorité», ajoute Anne Valleron, son homologue à la CFE-CGC.
Les trois organisations vont demander vendredi en comité central d'entreprise extraordinaire que des salariés d'Aulnay puissent, sur une base volontaire, aller travailler temporairement à Poissy. Elles tirent également la sonnette d'alarme sur d'éventuels retards dans la mise en œuvre du plan social. Une inquiétude née de la décision de la cour d'appel de Paris de suspendre le plan, suite à une plainte de la CGT.
Visage de haine, propre à tout CGTiste

«Nous sommes à l'agonie»

«PSA perd 7 millions d'euros chaque jour. Nous sommes à l'agonie. Ce plan est nécessaire. Si la thérapie est trop lente, le malade peut mourir», estime Christian Lafaye. Pour l'intersyndicale, le jusqu'au-boutisme de la CGT est très dangereux. «Nous, nous travaillons pour obtenir les meilleures conditions de départ pour les salariés concernés», souligne Anne Valleron. La direction de PSA a d'ailleurs salué «l'attitude responsable de l'intersyndicale CFE-CGC, CFTC, FO».
Dénoncer les dérives à Aulnay, tout en ne discréditant pas la CGT au niveau national: telle est la ­ligne des trois organisations. «À Aulnay, le combat des leaders CGT est politique. Tout se fait sous l'impulsion de Lutte ouvrière. L'intérêt des salariés, ils n'en ont rien à faire», souligne Franck Don, délégué syndical central pour la CFTC. De fait, le leader CGT d'Aulnay, Jean-Pierre ­Mercier, est l'ancien porte-parole de la candidate LO Nathalie ­Arthaud à la présidentielle, et a été candidat local du parti.
Le même genre de schéma se reproduit chez Goodyear à Amiens. Le responsable CGT du site, Mickaël Wamen, a été candidat communiste aux dernières législatives. Et, à Amiens, le blocage créé par l'attitude de la CGT, dans la durée, a précipité la catastrophe. Au grand dam des autres syndicats. «Pour le plan de départs volontaires et le projet de reprise, la CGT s'est passée de la décision des salariés. Ils ont dit: nous avons la science infuse, notre lutte est juridique», regrette Virgilio Mota Da Silva, délégué syndical Sud, de Goodyear Amiens-Nord.
Aujourd'hui, le futur secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, défend ses troupes d'Aulnay et d'Amiens. «Les salariés sont en colère et leur colère s'exprime», déclare-t-il. Mais l'approche du prochain congrès de la CGT n'y est pas pour rien. «En réalité, ces jusqu'au-boutistes sont minoritaires à la CGT. Mais, à deux mois du congrès, ils font monter la pression», explique un expert en questions sociales. Qui ajoute: «dans le fond, la CGT veut durcir le ton face au gouvernement Ayrault. Mais sans être extrémiste et se couper des autres syndicats. Thierry Lepaon devra trouver un subtil équilibre».

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