samedi 19 janvier 2013
La liberté religieuse testée sur le terrain
La liberté religieuse testée sur le terrain
La Cour européenne pose le principe et donne l’exemple d’une limitation politique et judiciaire imposée à la liberté religieuse.
Mgr Mamberti lance au contraire un appel à « préserver la liberté religieuse dans sa dimension collective et sociale ».
« Lorsque la pratique religieuse d’un individu empiète sur les droits d’autrui, elle peut faire l’objet de restrictions. »
Ah oui ?
Alors pourquoi pas l’inverse :
« Lorsque les droits d’un individu empiètent sur la pratique religieuse d’autrui, ces droits peuvent faire l’objet de restrictions. »
Toute la question est là : lorsque le droit de l’Etat contredit le droit de l’Eglise, lequel doit l’emporter ?
Le droit de l’Etat, bien sûr, dans les régimes démocratiques, qui rejettent les religions dans le domaine de la vie privée, ou bien qui, au mieux, n’admettent les religions dans le domaine public qu’au titre d’associations comme les autres, pas plus.
Il apparait ainsi que la liberté religieuse conçue comme un droit de la personne humaine n’est pas un fondement suffisant face au totalitarisme démocratique. Elle suffit sans doute, mais uniquement faute de mieux, pour « les » religions en général. Pour l’Eglise catholique, cette liberté religieuse de la personne humaine n’est pas le principe premier et fondamental de sa liberté, celle-ci est une conséquence.
— Cela pouvait être efficace au temps de la Chrétienté. Aujourd’hui les classes dirigeantes, les hommes d’Etat, les télévisions ne croient guère en Dieu, certainement pas en Jésus-Christ, et n’entendraient point un tel langage.
— Peu importe, car d’avance on n’en sait rien. A chacun son rôle et sa responsabilité. L’Eglise catholique est libre quand elle annonce la parole de Dieu et qu’elle propose les sacrements du Christ, sous Néron comme sous Constantin, face à Attila comme face à Clovis. A ceux-ci de ne pas se tromper.
JEAN MADIRAN
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire