Allô papa tango Charlie…
samedi 10 novembre 2012
La dictature des minorités
La dictature des minorités
Dictature des minorités… Expression bien connue des lecteurs de Présent.
Depuis trente ans que nous existons, nous avons régulièrement dénoncé
ce phénomène de plus en plus évident dans nos sociétés démocratiques.
Surtout depuis que la montée en puissance des médias, leurs
multiplications et leurs diversifications promeuvent sans arrêt la
démocratie d’opinion. Par de multiples vecteurs, dont les sociétés de
pensée et d’influence demeurent tout de même la principale matrice
idéologique, les minorités visibles se font non seulement entendre, mais
elles imposent de plus en plus souvent leurs lois et leurs options à la
majorité.
Une nouvelle preuve vient en quelque sorte de nous en être donnée de
manière éclatante par la dernière élection présidentielle aux
Etats-Unis, dont un analyste politique nous apprend : « Sans les
minorités, Mitt Romney aurait gagné largement ; Barack Obama n’a
recueilli que 39 % des voix des électeurs blancs (…). Et les Blancs de
sexe masculin ne constituent que… 25 % des électeurs du président sortant ».
Difficile de dire si les perturbations météorologiques et peut-être
climatiques ont joué ou non en faveur de Barack Obama. Mais les
bouleversements démographiques, oui, incontestablement (voir l’article
de Christian Daisug en page 3). Le président américain sortant a négocié
en virtuose, en 2012 comme en 2008, le « virage démographique en cours, qui affaiblit la prééminence de la population blanche
(…). A l’horizon 2020 plus d’un électeur sur trois sera noir, latino ou
asiatique, et ils seront majoritaires au milieu du siècle ». Un virage
dans lequel les WASPs (anagramme de White Anglo-Saxon Protestant) sont
en train de dangereusement décrocher.
Sur un air de samba
L’analyse de ce scrutin nous apprend que les Noirs ont voté pour
Barack Obama à 93 %. Soit 2 points de moins que par rapport à 2008.
Toutefois, « c’est surtout la participation exceptionnelle des Latinos,
catégorie la plus dynamique démographiquement (10 % de l’électorat cette
année contre 9 % en 2008), qui a contribué à sa réélection. Les Hispaniques ont donné 71 % de leurs voix au président (…) contre 27 % à M. Romney… »
Les Hispaniques sont pourtant très majoritairement de confession et
de tradition catholique. Ils sont aussi, pour la plupart d’entre eux,
opposés à la libéralisation de l’avortement et aux mariages gays que le
président démocrate, soutenu par Hollywood, se targue de promouvoir.
Mais aujourd’hui, chez les Hispaniques comme dans toutes les autres
communautés issues de l’immigration, c’est surtout le réflexe
« immigrationniste » qui l’emporte. « Même les nouvelles générations
issues de l’immigration cubaine, moins conservatrices que leurs parents,
penchent désormais du côté démocrate. » Syndrome immigré oblige !
Cette immigration dont une élite WASP
s’était souvent, par le passé, faite la championne : pour des raisons
autant mercantiles qu’idéologiques, le libéralisme économique dont ils
sont le fer de lance prônant la libre circulation des marchandises, des
biens et des personnes. Et ce libéralisme pro-immigrés, juste retour de
manivelle, se retourne aujourd’hui contre eux, les rayant peu à peu de
l’histoire de leur pays dont ils seront de moins en moins les décideurs.
Le destin des Etats-Unis change de mains. Barack Obama incarne bien,
avec un incontestable talent de politicien, son charisme médiatique et
une certaine classe, cette « dictature des minorités ». Disons,
puisqu’il est né à Hawaï, qu’il a su habilement surfer sur les vagues
grossissantes de ces minorités de plus en plus visibles, envahissantes
et dominantes.
Minorité sexuelle dictant sa loi
Les Etats-Unis, pays continent, sont parfaitement représentatifs de
cette mondialisation en marche (dont leurs élites financières furent
d’ailleurs les initiateurs), où l’amalgame de toutes les minorités
contre les tenants anciennement majoritaires de la civilisation blanche
et européenne, permet aux premières de déposséder en douceurs les
seconds de leurs pouvoirs. Que ce soit dans le domaine de la politique
politicienne ou celui des valeurs morales. On en perçoit actuellement en
France une démonstration tout aussi spectaculaire avec l’intronisation
du mariage gay, voulu par le gouvernement socialiste, mais programmé
depuis longtemps par les lobbies homosexuels, puissamment relayés par
des sociétés de pensée pour lesquelles l’éradication des racines
chrétiennes dans les civilisations occidentales constitue un objectif
avoué et proclamé.
Ségolène et les Bermudes
Depuis quinze jours une question récurrente revient dans les pages
des quotidiens et des hebdomadaires : quel poste, correspondant à son
rang, le président de la République doit-il attribuer à son ex-compagne,
Ségolène Royal, mère de ses quatre enfants et accessoirement présidente
du conseil régional de Poitou-Charentes ? Une fonction effectivement
devenue très accessoire pour Mme Royal qui confiait, lors de d’un
entretien paru dans Le Point du 25 octobre dernier : « Je n’ai
aucune angoisse du vide. J’ai ma région. J’ai le temps d’aller au
théâtre, de m’occuper de mes enfants, de voir plus mes amis, d’accepter
des déplacements internationaux. Je vais à Pondichéry fin novembre, puis
à Dakar en janvier. C’est un moment de respiration. De reconstruction.
Pendant cinq ans j’ai été en campagne non-stop. »
La présidence de la région Poitou-Charentes lui laisse apparemment
beaucoup de loisirs. A l’entendre il s’agirait presque d’un job à
mi-temps. D’une entreprise qu’elle a lancée et qui maintenant tourne
toute seule.
Mme Royal « respire », nous dit-elle. Mais sa respiration, hachée
par moments de douloureux ressentiments, paraît stertoreuse. Elle n’a
certes pas peur du « vide » poitevin. Mais elle se cherche tout de même,
pour pallier tout risque de vertige, une fonction complémentaire digne
de sa Royal personne. Au diable le non-cumul, préconisé par Aubry et
Jospin. Deux personnes que du reste elle ne peut pas encadrer…
Dans cet entretien qui, après relecture (je l’avais survolé
distraitement au moment de sa parution), paraît vraiment étrange,
Mme Royal rappelait : « Je ne suis pas sortie de la politique (…). Il
faut que je trouve quelque chose qui me convienne à moi et qui
convienne à François Hollande. » Et surtout à Valérie Trierweiler.
La quadrature du cercle, en quelque sorte. Royal insiste : « On va voir
comment cela se dénoue (…). Il faut trouver la bonne solution sans
précipitation. Il y a un contrat tacite entre François et moi : à un moment il faudra que je rentre dans le dispositif ». Et de souligner : « Le fait que malgré mon poids politique, je ne suis pas dans le dispositif, intrigue les gens. »
Vu ses résultats lors des deux dernières élections auxquelles Mme Royal
a participé (et dont nous n’aurons pas la cruauté de rappeler les
chiffres), son poids politique a subi un fort régime d’amaigrissement. A
tel point que dans les sondages d’opinion, Mme Royal devient de plus en
transparente. Mais elle, tout à ses songes de gloire (passée),
affirme : « Je reste sur la ligne de front. Il faut tenir. » Dans Ségo il y a, certes, ego. Beaucoup d’ego. Sans doute trop d’ego…
Une lumière qui décline
Alors quel poste pour satisfaire cet ego surdimensionné à qui la
présidence d’une région paraît trop étriquée ? Si le président de la
République tarde tant à lui en trouver un, c’est parce que, croit-elle
savoir, « elle » exerce des pressions sur lui et sur son entourage.
« Elle » ? L’usurpatrice élyséenne bien sûr…
Un entretien où la Madone du Poitou paraît douloureusement erratique. Aux Ségolénistes,« qui se sentent orphelin, elle leur dit : « vous être émancipés, prenez vos responsabilités (…). Je suis le seul leader politique qui pousse les gens à s’émanciper ».
Ses électeurs ont d’ailleurs été les premiers à donner l’exemple : ils
se sont émancipés en masse de leur candidate, « la seule », se gargarise
celle-ci, « à avoir fait émerger une génération politique : Najat Vallaud Belkacen, Aurélie Fillippetti… Même Manuel Valls et Vincent Peillon : en 2007, ils m’ont choisie et ils ont bénéficié de ma lumière et de mon charisme ». Mais sa lumière n’est plus aujourd’hui « qu’un quinquet de taverne »…
Ségolène n’est peut-être plus « en campagne électorale » mais
certains se demandent toutefois avec inquiétude si elle n’en continue
pas moins à battre la campagne ?
Rassurons-les : Royal fait encore preuve de lucidité. Quand par
exemple elle s’inquiète des « ravages politiques » produits par « le
triangle des Bermudes » qu’elle forme au sommet de l’Etat avec Hollande
et Trierweiller : « On ne sait pas quels seront les effets de cette
affaire sur les Français. A un moment, ils peuvent en avoir marre de
nous trois, et donc de moi aussi. C’est moi qui perds mon patrimoine
politique. Pendant qu’on parle de ça, on ne parle pas de mes idées
politiques. ». Et celles de François Hollande ?
Alors, quelle place pour l’ex-madone des sondages en détresse ? Nous
sommes à l’époque des rapports : rapport Gallois, rapport Jospin… Il en
pleut de partout. Une demi-douzaine d’autres commissions planchent en
ce moment sur des rapports à venir. Alors pourquoi ne pas confier une
mission de ce genre à Ségolène Royale ? Une commission chargée par
exemple de pondre un rapport sur l’augmentation du paquet de
couches-culottes ? A moins que François Hollande ne préfère laisser son
ex-compagne disparaître corps et biens dans le triangle des Bermudes, où
elle paraît déjà s’enfoncer. Comme le disent parfois, dans un code à
eux, les aviateurs en détresse :
Allô papa tango Charlie…
Allô papa tango Charlie…
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire