lundi 2 janvier 2012
La crise est aussi une crise éthique
L'euro est en crise, dit-on. Non, c'est nous-mêmes qui sommes en crise. Pourquoi ? Parce que les réalités nous apprennent que nous n'avons pas été loyaux, réguliers avec nos propres décisions, Nous avions choisi I'euro voici dix ans, mais en assortissant ce choix d'un certain nombre de contraintes dont la plupart des États de la zone euro se sont affranchis. Nous avons contracté des dettes à rembourser demain pour obtenir des satisfactions que nous ne pouvions nous payer aujourd'hui. Pourtant, aujourd'hui, il nous faut faire face à nos obliga- tions. Ce sera difficile. C'est cela la crise qui met en cause l'Europe, sa solidarité, son avenir, ce projet exceptionnel et unique dans I'Histoire, à savoir une vaste union de peuples effectuée, non pas sous la contrainte, mais dans la libre adhésion.
L'année qui s'ouvre en fait trembler plus d'un, qu'il soit banquier, responsable politique ou simple citoyen ; qu'il soit riche parce qu'il craint de perdre, qu'il soit pauvre parce qu'il redoute de devenir plus pauvre encore. Et le pessimisme, si I'on on croit les sondages, étreint les Français plus encore que les autres Européens.
Pourtant, heureusement, tout n'est pas perdu, loin de là. Notre pays est plein de ressources, à commencer par sa démographie, exemplaire en Europe, avec 150 000 personnes de plus chaque année (en Allemagne, 700 000 personnes de moins par an), 600 000 entrepreneurs ont créé leur activité en 2011 (1). Bien sûr, nous avons de graves faiblesses dans le domaine économique, mais nous savons que l'économique n'est pas la seule mesure de I'homme. ll nous faut réfléchir et inventer notre avenir. "Alors que le communisme s'est écroulé, notait Vaclav Havel qui vient de nous quitter, les Occidentaux qui l'ont combattu pendant des décennies donnent I'impression de ne pas savoir quoi faire de leur victoire ! "
Revigorer la volonté
C'est cela qu'il faut éclairer : il faut nous demander ce que nous voulons ou non construire oubien, comme le soulignait encore Vaclav Havel, si nous voulons continuer " la poursuite effrénée de la croissance de la croissance ? ".
Nous devrions écouter cettevoix dont Lech Walesa dit qu'elle "manquera à I'Union européenne maintenant alors qu'elle traverse une crise sérieuse .Cette voix qui nous dit que " le souci de l'âme " de chaque individu devient inséparable du "souci de l'âme" de la Cité. Cette voix qui nous appelle à développer profondément " le sentiment de responsabilité personnelle pour le monde ". En effet, "la crise qui menacele vieux continent est une crise éthique", a déclaré le Pape Benoît XVl, lors de ses vceux de Noël. ll ajoutait : " Même si des valeurs comme la solidarité, l'engagement pour les autres, la responsabilité envers les pauvres et ceux qui souffrent sont en général indiscutées, il manque souvent la force stimulante capable d'inciter les personnes individuelles et les grands groupes sociaux à des renoncements et à des sacrifices. La connaissance et la volonté ne vont pas nécessairement de pair. La volonté qui défend l'intérêt personnel obscurcit la connaissance et la connaissance affaiblie n'est plus en mesure de revigorer la volonté."
Tout cela sïgnifie, qu'il nous faut nous dépasser dans un grand effort vers l'avant, vers l'avenir pour aller au-delà de nos petitesses, de notre nombrilisme et travailler en pleine solidarité avec les autres Européens pour maintenir et développer dans ce monde surarmé et en plein changêment ces valeurs inestimables et si fragiles: la démocratie et la paix,Il faut pour y parvenir revigorer notre volonté. C'est le voeu que nous pouvons formuler pour cette année 2012.
(1) Entretien avec M. Jean-Hervé Lorenzi, Ouest-France, jeudi 29 décembre 2011
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