lundi 31 décembre 2012
Pilule amère
Pilule amère
même les mythes ont des effets secondaires. Banalisée dans l’arsenal contraceptif français, la pilule avait presque réussi à faire oublier qu’elle aussi, comme tout médicament, comporte un revers.
L’alerte lancée sur les contraceptifs oraux des dernières générations rappelle qu’ils peuvent faire courir un risque accru d’accident veineux. Mais toutes les pilules, même anciennes, présentent cet inconvénient – à des degrés moindres certes. Associée au tabac, par exemple, la pilule aggrave la menace cardiovasculaire.
Loin de tempérer les prescriptions, ces données semblent comme occultées par le formidable succès commercial des contraceptifs oraux. Au point que la France fait figure de pays du « tout pilule », curiosité qui ne laisse pas de surprendre à l’étranger.
La pilule est un incontestable progrès. Tant pour un contrôle global des naissances dans les populations, que pour l’accès, à titre individuel, à une sexualité sans procréation. Comment est-on arrivé à transformer le droit enfin reconnu des femmes à maîtriser leur fécondité en une part de marché, pour la pilule, dépassant 50 % de toutes les méthodes de contraception ? Le débat qui s’ouvre ces jours-ci sera instructif sur le rôle des laboratoires dans l’approche moléculaire, à la française, des contraceptifs.
Il faut se garder de faire le procès d’un moyen éprouvé de maîtriser les grossesses, donc de contenir le nombre des IVG. Mais la pilule n’échappera plus à l’exposé de ses mauvais côtés : contraignants, trop chers pour certains budgets, sans efficacité contre les maladies sexuellement transmissible, les estroprogestatifs révèlent qu’ils ne sont pas sans effets pour la santé. Des milliers de plaintes dans le monde tenteront ainsi de démonter le mythe d’une pilule miracle. Au moment où la France a fait un choix : à partir de demain, les contraceptifs oraux seront gratuits pour les mineures de 15 à 18 ans.
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