Le pauvre président de l’État français a beau persister dans ses
discours optimistes ponctués de "heu..." très rassurants, la situation
économique du pays s'entête à se dégrader. Le candidat Hollande était
pourtant persuadé qu'avec l'engouement que provoquerait son accession au
pouvoir, le pays allait repartir, plein de peps et d'allant, vers les
sommets de la croissance heureuse et du plein emploi... Zut et crotte,
ça n'a pas suffit.
Ainsi, l'enthousiasmante perspective qu'offrait le Socialisme Tous
Azimuts de matraquer sans relâche les sales capitalistes n'a pas été
suffisante pour relancer la production industrielle française qui s'enfonce
à des niveaux seulement atteints en 2009, au plus fort de la crise. Je
n'évoquerai pas les chiffres pour l'industrie automobile, ce serait une
occasion supplémentaire d'insérer une méchante image d'Arnaud Montebourg
en train de faire l'andouille ce qui serait un peu trop facile.
Les propositions franchement émoustillantes de sodomiser le
contribuable bourgeois à coup d'impôts toujours plus créatifs n'ont
bizarrement pas non plus permis d'inverser la tendance générale du
chômage, contrairement à tout ce qui avait été pourtant envisagé par la
fine équipe d'analystes chevronnés qui se succèdent dans les appareils
du Parti Socialiste. Quant au rapport Gallois, censé donner
d'intéressantes pistes de réflexion, je ne suis pas le seul à constater qu'aussi modeste soit-il, il est déjà mort et enterré.
Devant la relative déconfiture (bien évidemment complètement
inattendue) de son principal partenaire économique, l'Allemagne, qui subit elle-même un ralentissement lié à une conjoncture pas spécialement tendre, s'est décidée, en toute discrétion, à évaluer les risques
(là encore, totalement improbables) d'un léger décrochage de la France
et les conséquences d'un tel décrochage pour son économie nationale.
Comme cette éventualité est impossible et que, je vous le rappelle,
depuis que la France est socialiste, la situation s'améliore, l’Élysée
se contente d'un bref haussement d'épaule qui marque ici la naturelle confiance en l'avenir qui anime l'Homme de Gauche, Humaniste, Citoyen et Démocratique.
Certes, il y a quelques trous, quelques bosses et quelques cailloux sur le chemin
de la Servitudequ'emprunte actuellement la France. Mais cela ne doit pas faire oublier
la destination : le paradis pour tous, en doses égales et à prix
modique. Dès lors, on comprend que le brave Moscovici n'ait absolument
rien changé de ses
prédictionsprévisions
astrologiqueséconomiques et conserve, vaille que vaille, coûte que coûte, le chiffre de croissance française pour 2013 à 0.8%
... Là encore, on ne pourra qu'admirer l'optimisme quasi-autistique du
ministre en charge de ce qu'on appelait jadis en France l'économie. Il
est, il faut le dire, aidé par un Institut des Statistiques
particulièrement admirable, et qui a réussi à corriger le tir du
précédent trimestre (oh, zut, finalement, il était négatif, la récession ne s'est pas arrêtée à la frontière) tout en redressant (avec productivité, hat tip à Montebourg) le dernier trimestre au chiffre assez phénoménal de 0,2% dont personne ne doute
qu'il est calculé avec la plus diabolique des précisions. Pendant ce
temps, Mario Draghi, le plombier rigolo en charge des buses d'impression
de la BCE, a corrigé ses prévisions de croissance en introduisant clairement la notion de contraction économique, d'ailleurs prouvée par les chiffres récents, prélude à une bonne grosse dépression des familles mais chut, n'en parlons pas, c'est tabou.
En réalité, le comportement de nos élites tète à deux mamelles politiciennes aussi indispensables l'une que l'autre.
La première est évidemment l'affichage d'un optimisme de façade,
parfaitement idiot certes, mais ô combien utile lorsque le moindre
frémissement intestinal d'un ministre est disséqué par des marchés
maintenant très nerveux. Quelque part, dans le brouillard confus qui
leur sert de concepts économiques, ils savent qu'affoler la bourse et
les agences de notations précipiterait l’État français dans les affres
de la faillite, en faisant exploser ses taux d'emprunt par exemple (ce qui sera inévitable de toute façon).
En soi, la faillite de l’État français les laisse de marbre tant que
les robinets à putes & champagne ne se ferment pas, mais justement,
d'autres pays et d'autres époques servent de rappel à la raison de ce
point de vue.
L'autre mamelle, aussi essentielle, est leur parfaite méconnaissance
de l'économie, et l'entêtement qu'ils ont à ne surtout pas, au grand
jamais, essayer de corriger leur inculture. Il faut les comprendre :
cette matière n'est plus enseignée en France que par des keynésiens, au
mieux, ou des crypto-marxistes au pire, quand ce ne sont pas carrément
des baltringues d'opérette
qui ne sont absolument pas économistes. On peut croire que j'exagère,
mais il suffit d'aller dans n'importe quel rayon "économie" d'une
librairie française pour comprendre que le seul point de vue
iconoclaste, de nos jours, est celui de l'économiste vraiment libéral,
et autrichien à plus forte raison. Pour l'écrasante majorité des
économistes français qui ont la parole dans les médias, la dette, c'est
bon, mangez-en, l'austérité impose à la Grèce des mesures abominables
(alors qu'elle est tout sauf dirigée là où il faut, et que seul le
peuple en supporte les conséquence, au contraire presque parfait
de ce qu'il faudrait faire, à savoir couper les dépenses de l’État), et
autres fadaises du même acabit, répétées en boucle pour que ça rentre
bien dans les crânes français déjà largement préparés pendant des années
d'un enseignement étique.
Non, vraiment, je n'exagère pas tant cette impression est même confirmée par un récent sondage
: seulement 37% des Français estiment que l'information économique qui
leur est fournie est intelligible, et d'autre part, ils sont 91% à
s'accorder un niveau moyen, faible ou très faible en économie ; au
passage, c'est un niveau que nos politiques n'ont pas l'humilité de
s'accorder aussi, alors que tout l'historique de leurs "performances"
montre clairement qu'ils devraient pourtant s'astreindre à retirer leurs
gros doigts boudinés des domaines qu'ils ne maîtrisent absolument pas.
De façon plus intéressante encore, le même sondage montre que 82% des
Français estime inquiétant le niveau de la dette, et réclame une baisse
des impôts. On admirera, dans l'article de la Tribune, l'instant de lucidité du journaliste qui admet que si l'économie pour les Français est aussi compliquée, "c'est sans doute lié à la manière dont elle est enseignée ou pas enseignée dans la plupart des cas".
Contre-enseignée serait même plus juste lorsqu'on entend les absurdités
qui sont parfois bruyamment relayées dans nos médias, d'autant plus,
bien sûr, qu'on fournit aux patouilleurs de l'économie des chiffres si faux qu'ils font sourire, et leur permettent de soutenir mordicus des contre-vérités en toute innocence.
Oui, les Français sont, en moyenne, incultes en économie et pour la
plupart d'entre eux, c'est parce que tout aura été fait pour qu'il en
soit ainsi, pour les placer dans un cocon sécurisant d'absurdités
économiques rassurantes et parfaitement fausses qui ont l'énorme
avantage de faire passer la pilule collectiviste sans trop de douleur en
faisant croire à chacun qu'il est finalement bénéficiaire d'une mesure
inique pour tous. La question qu'on peut se poser est de savoir si les
Français désirent vraiment sortir de cette ignorance ou s'ils s'y
complaisent joyeusement.
lundi 19 novembre 2012
Tout comme en Sarkozie, en Hollandie, l'économie périclite
Si l'on s'en tient à la façon dont le pouvoir agit en matière
économique, la question devient alors de savoir combien de temps durera
le
FOUTAGE DE GUEULE
complet auquel nous assistons. Et au plus tard les
Français se réveilleront, au plus importants seront les dégâts.
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