Les discussions au sujet du site sidérurgique de Florange, que l’Etat menace de nationaliser, vont se poursuivre jusqu’à la dernière minute, ont déclaré, hier soir, l’Elysée et ArcelorMittal.
Les discussions au sujet du site sidérurgique de Florange (Moselle),
que l’Etat menace de nationaliser, vont se poursuivre jusqu’à la
dernière minute, ont déclaré, hier soir, l’Elysée et ArcelorMittal après
une rencontre entre le président français et le patron du groupe.
François
Hollande « a demandé que les discussions se poursuivent entre l’Etat et
l’entreprise jusqu’au terme du délai (samedi) qui avait été convenu
pour trouver un éventuel repreneur» du site, a déclaré la présidence
dans un communiqué laconique.
« Les discussions se poursuivent », a
confirmé une porte-parole du groupe sidérurgique à l’issue de la
rencontre d’une heure, au cours de laquelle les deux hommes ont évoqué
l’avenir de Florange.
ArcelorMittal veut fermer en partie le site, ce que refuse le gouvernement, qui menace d’en passer par la nationalisation.
Peu
avant la rencontre, le président avait affirmé que la nationalisation
faisait « partie du sujet de la discussion ». C’était la première fois
qu’il faisait un commentaire public sur cette affaire.
L’hypothèse
d’un passage forcé et temporaire dans le giron public du site
sidérurgique lorrain pour in fine lui trouver un repreneur privé avait
été évoquée la semaine dernière par le ministre du Redressement
productif, Arnaud Montebourg, idée qui a reçu nombre de soutiens
politiques.
François Hollande et Lakshmi Mittal s’étaient déjà
rencontrés au début de l’affaire, il y a un peu moins de deux mois.
L’industriel veut fermer les hauts fourneaux et toute la filière liquide
(production d’acier brut), qui emploient 650 personnes, mais entend
conserver l’aval, c’est-à-dire la transformation d’acier en produits
industriels élaborés.
Or, l’Etat a seulement trouvé des repreneurs
intéressés par tout le site. Il veut donc forcer la main
d’ArcelorMittal, qu’il accuse de ne pas avoir tenu ses engagements. Le
groupe a mis dans la balance ses 20 000 salariés en France, affirmant
que nationaliser Florange serait de nature à remettre en cause la
présence du numéro un mondial de l’acier dans l’Hexagone.
Mesurer ses propos
Plusieurs voix ont toutefois appelé à la mesure dans les déclarations publiques.La députée UMP de Moselle Anne Grommerch soutient la nationalisation mais a reproché les « propos offensants » de M. Montebourg à l’égard du groupe, qui « risque ainsi de compromettre toute possibilité de négociations ». Les membres de la famille Mittal se sont dits « extrêmement choqués » par ces attaques.
Le gouvernement français a assuré ne pas craindre d’éventuels départs d’investisseurs. Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a reçu, hier, des représentants des grands fonds d’investissement anglo-saxons (BlackRock, Morgan Stanley, JPMorgan ou Pioneer). « J’attendais des questions » sur Florange et « la surprise a été qu’il n’y en a pas eu », a-t-il dit. « Chacun peut comprendre que ce dossier est un dossier particulier. »
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