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mercredi 28 novembre 2012

Plus que quatre jours pour sauver Florange

Les discussions au sujet du site sidérurgique de Florange, que l’Etat menace de nationaliser, vont se poursuivre jusqu’à la dernière minute, ont déclaré, hier soir, l’Elysée et ArcelorMittal.
Les discussions au sujet du site sidérurgique de Florange (Moselle), que l’Etat menace de nationaliser, vont se poursuivre jusqu’à la dernière minute, ont déclaré, hier soir, l’Elysée et ArcelorMittal après une rencontre entre le président français et le patron du groupe.
François Hollande « a demandé que les discussions se poursuivent entre l’Etat et l’entreprise jusqu’au terme du délai (samedi) qui avait été convenu pour trouver un éventuel repreneur» du site, a déclaré la présidence dans un communiqué laconique.
« Les discussions se poursuivent », a confirmé une porte-parole du groupe sidérurgique à l’issue de la rencontre d’une heure, au cours de laquelle les deux hommes ont évoqué l’avenir de Florange.
ArcelorMittal veut fermer en partie le site, ce que refuse le gouvernement, qui menace d’en passer par la nationalisation.
Peu avant la rencontre, le président avait affirmé que la nationalisation faisait « partie du sujet de la discussion ». C’était la première fois qu’il faisait un commentaire public sur cette affaire.
L’hypothèse d’un passage forcé et temporaire dans le giron public du site sidérurgique lorrain pour in fine lui trouver un repreneur privé avait été évoquée la semaine dernière par le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, idée qui a reçu nombre de soutiens politiques.
François Hollande et Lakshmi Mittal s’étaient déjà rencontrés au début de l’affaire, il y a un peu moins de deux mois. L’industriel veut fermer les hauts fourneaux et toute la filière liquide (production d’acier brut), qui emploient 650 personnes, mais entend conserver l’aval, c’est-à-dire la transformation d’acier en produits industriels élaborés.
Or, l’Etat a seulement trouvé des repreneurs intéressés par tout le site. Il veut donc forcer la main d’ArcelorMittal, qu’il accuse de ne pas avoir tenu ses engagements. Le groupe a mis dans la balance ses 20 000 salariés en France, affirmant que nationaliser Florange serait de nature à remettre en cause la présence du numéro un mondial de l’acier dans l’Hexagone.

Mesurer ses propos

Plusieurs voix ont toutefois appelé à la mesure dans les déclarations publiques.
La députée UMP de Moselle Anne Grommerch soutient la nationalisation mais a reproché les « propos offensants » de M. Montebourg à l’égard du groupe, qui « risque ainsi de compromettre toute possibilité de négociations ». Les membres de la famille Mittal se sont dits « extrêmement choqués » par ces attaques.
Le gouvernement français a assuré ne pas craindre d’éventuels départs d’investisseurs. Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a reçu, hier, des représentants des grands fonds d’investissement anglo-saxons (BlackRock, Morgan Stanley, JPMorgan ou Pioneer). « J’attendais des questions » sur Florange et « la surprise a été qu’il n’y en a pas eu », a-t-il dit. « Chacun peut comprendre que ce dossier est un dossier particulier. »

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