mercredi 28 novembre 2012
Refuser la fatalité
Refuser la fatalité
En réactivant le Conseil national de la sécurité routière mis à la
casse par Nicolas Sarkozy un an à peine après son accession à la
présidence, Manuel Valls a fait œuvre utile. Et doté la politique
gouvernementale d’un nouvel atout qui évitera sans doute de nouvelles
approximations comme celles, récentes, de l’éthylotest obligatoire ou du
brassard réfléchissant pour les motards.
Le rétablissement de
cette instance, qui a été voulue comme un lieu de débats et une force de
propositions, était réclamé depuis des années par les associations
d’usagers comme par les professionnels de la route. Parce qu’elle
manquait au dispositif de lutte qui s’était clairement orienté vers le
tout répressif. Au point de laisser penser aux automobilistes qu’il
s’agissait de remplir les caisses de l’État en sanctionnant durement la
plus petite faute d’inattention plutôt que de lutter contre les
véritables causes d’un mal qui tue encore près de 4 000 personnes chaque
année et coûte 23 milliards d’euros par an à la collectivité.
La
croisade pour la sécurité routière engagée à la fin des années 60 n’est
ni de droite ni de gauche. Elle n’aura jamais de fin. Il y aura toujours
des accidents, toujours des drames, toujours des morts. C’est
inévitable. Mais on peut en réduire le nombre et en limiter les
conséquences. À condition d’avoir une approche globale de la situation.
De sensibiliser les conducteurs comme les constructeurs. Et surtout de
ne pas occulter le nécessaire travail d’éducation et de formation des
jeunes qui paient chaque année un trop lourd tribut.
Les
spectaculaires succès enregistrés dans cette lutte contre l’insoutenable
par les gouvernements qui se sont succédé (il y avait 16 500 morts sur
les routes en 1972 et encore 7 600 en 2002) sont un formidable
encouragement et montrent qu’on peut toujours et encore faire reculer la
camarde.
En matière de sécurité routière comme en toutes choses, il n’existe pas de fatalité.
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