mercredi 14 novembre 2012
Le discours et la méthode
Le discours et la méthode
Tout était calé au millimètre.
Choix économiques, politique sociale, diplomatie, questions de société…
François Hollande savait que c'est sa maîtrise des sujets qui serait
scrutée. Ici pas de « Valérie et moi », du sérieux, rien que du sérieux,
du réglé sur papier musique. Et surtout un énorme travail de
préparation qui lui a permis d'être un pédagogue précis et bien dans ses
options. On n'improvise pas quand il s'agit d'expliquer le cap que l'on
veut tenir pour la France et justifier la stratégie pour le tenir
ferme. Décidément les premières conférences de presse présidentielles
sont vouées à avoir un avant et un après. On se souvient de la copie
brouillonne de Nicolas Sarkozy, on se souviendra de celle, méticuleuse
et sans aspérité, d'un François Hollande avançant avec sérénité dans les
ornières de la conjoncture.
Pas de slogan, pas d'envolée,
un propos rigoureux et clair, avec ici ou là ces pointes d'humour qui
détendent l'ambiance. Le contre-pied systématique de la politique de
Nicolas Sarkozy ne pouvait être qu'une tactique éphémère, tout comme la «
normalité » présidentielle ne pouvait être un concept de communication
face au bulldozer de la droite.
Le président de la République
revendique la durée et fixe, avec un courage certain, les critères sur
lesquels il veut être jugé quand sonnera pour lui l'heure de « rendre
des comptes ». Plus Schröder que Mitterrand, le chef de l'État s'est
exposé sur son ambition d'inverser la courbe du chômage et de rétablir
la confiance. Les annonces ayant été habilement faites ces derniers
jours, François Hollande n'avait plus qu'à se consacrer au discours et à
la méthode. Et tant qu'il y était, François Hollande, retrouvant les
accents du Bourget, a mis en route la social-démocratie. Un beau
parapluie pour Jean-Marc Ayrault qui a sans doute noté la formule du
chef, « Si tout a été dit tout n'a pas été tenté ».
La vraie réussite de l'exercice
d'hier est, sans doute possible, d'avoir démonté le procès en
indécision, en amateurisme et même parfois en illégitimité qui, ces
dernières semaines, courrait les couvertures en papier glacé et en mal
de promotion bon marché. Le patron c'est Hollande, plus personne, ou
presque, n'en doutait hier soir en quittant l'Élysée.
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