Un rapport dont les conclusions sont guetées avec impatience depuis que Jean-Marc Ayrault a confié en juillet à l'ancien patron d'EADS le soin de d'étudier la compétitivité des entreprises françaises. Il doit être rendu le 5 novembre. Ce alors que le déficit commercial de la France a atteint un niveau record de plus de 70 milliards d'euros en 2011 et sa part du marché mondial est tombée depuis 1990 de 6,2% à 3,6%.
Pour y remédier, Louis Gallois préconise, selon Le Figaro, "un choc de compétitivité sur deux ou trois ans de 30 milliards" d'euros. Vingt milliards seraient dégagés par une baisse des cotisations patronales, les dix autres par une réduction des cotisations salariales. Les réductions de cotisations concerneraient les salaires jusqu'à 3,5 fois le Smic, selon le quotidien qui ne cite pas ses sources.
Hausse modérée de la CSG et de la TVA
Pour financer ces baisses, Louis Gallois proposerait d'une part une "réduction massive de la dépense publique", au delà des 10 milliards déjà prévus dans le projet de loi de finance débattu au Parlement. Et d'autre part, une hausse modérée de la CSG et de la TVA. Le rapport souhaiterait également "une nouvelle fiscalité écologique sur le diesel". Pour s'assurer le soutien des syndicats, M. Gallois proposerait "que les représentants des salariés aient une voix délibérative dans les conseils d'administration des entreprises".
"Pas besoin d'un rapport de plus"
"Il faut traiter ce problème, on n'a pas besoin d'un rapport de plus", a averti samedi Carlos Ghosn, le PDG du constructeur automobile Renault. "Si nous voulons créer des emplois en France et si nous voulons que l'industrie n'émigre pas de manière massive hors de France, nous avons besoin de réduire les charges qui pèsent sur le travail", a-t-il insisté. Et la CGPME, qui représente les petites et moyennes entreprises, s'est dite de son côté "tout à fait favorable à une baisse importante du coût du travail".
Minimiser l'importance du rapport
Le gouvernement, pourtant commanditaire du rapport, s'est, semble-t-il, efforcé d'en atténuer la portée, via le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici. "Je suis ici avec Louis Gallois qui m'assure qu'il ne s'agit même pas de fuites mais de déformation", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances en marge d'un forum économique à Berlin où l'ancien patron d'EADS était aussi présent. Si ce rapport "sera une contribution importante" pour appuyer les choix du gouvernement, "ce sera à nous de définir ce que sera la politique de compétitivité pour le pays", a insisté le ministre, relevant la nécessité de protéger le pouvoir d'achat des Français.
Vendredi déjà, lors de premières fuites dans la presse, François Hollande avait pris ses distances. "C'est un rapport qui engage son auteur, qui n'engage pas le gouvernement, pas le président de la République", avait-il dit, tandis que son Premier ministre préfère parler à présent de "plan d'ensemble", plutôt que de "choc de compétitivité. Ce changement de ton a fait dire samedi au secrétaire général et candidat à la présidence de l'UMP Jean-François Copé que François Hollande se trouvait pris "à son propre piège", "après avoir nié l'enjeu de la compétitivité", tandis que Nathalie Arthaud de Lutte ouvrière dénonce des milliards d'euros qu'"on volera aux travailleurs".
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