mardi 30 octobre 2012
Quèsaco ?
Quèsaco ?
Pigeons ou grands patrons, les
lobbyistes et communicants de tout acabit se régalent de ce débat
abscons sur la compétitivité. Le mot est mal défini et les explications
obscures. Entre choc, trajectoire ou pacte on y perdrait son b.a.-ba
d'économie pour les nuls. Mais de faux ultimatum en vraies reculades, le
vulgum salarié devine confusément que cette affaire pourrait encore lui
retomber sur la feuille d'impôts. Car derrière les noms d'oiseaux
échangés, la principale préoccupation des pétitionnaires du CAC 40 est
la diminution du coût du travail que l'on ferait payer aux travailleurs.
L'étrange bras de fer nous ramène à cette vision monarchique de l'État
qui veut que le Prince doive trouver les solutions pour sauver les
dividendes et les marges des patrons en piochant le moins possible dans
leurs poches.
Comme si la compétitivité
pouvait se décréter, comme si elle n'était pas la résultante d'un
ensemble de facteurs complexes. La CSG, par exemple : ce que l'on gagne
en coût du travail en l'augmentant, on le perd en pouvoir d'achat, donc
en clients. Quand on aspire à la relance, est-il opportun de réduire la
consommation ?
Si les entreprises sont peu compétitives,
c'est de la faute de l'État. Si elles sont performantes, c'est grâce à
leur talent. Dans le discours, elles sont créatrices de richesses et
pilotées par des dirigeants compétents et remarquables qui n'ont de
handicaps que l'État. Air connu. Ce ne sont jamais leurs stratégies
industrielles ou leurs erreurs qui sont en cause. Doux met la clé sous
la porte, PSA ferme Aulnayæ C'est la faute aux promesses non tenues. Et
si l'urgence économique était de lancer un grand plan pour aider les
entreprises à se remettre en cause ? On ne peut plus raisonner
l'économie dans l'opposition État-entreprises.
L'enjeu est de mettre
la recherche au service de l'innovation. En réinventant aussi des
complémentarités pour favoriser le travailler mieux pour produire mieux.
Un produit, c'est certes une fonctionnalité mais c'est aussi une image.
Le rayonnement de nos productions n'est pas indépendant d'une certaine
idée de la France. Et sur ce point, les interpellations dans la presse
sont d'un effet désatreux.
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