mardi 30 octobre 2012
Marché de dupes
Marché de dupes
Oui, il y a un « problème Google ». Parce que le géant américain
nourrit son réacteur numérique avec les milliards de mots et d’images
produits par la presse. C’est cette matière première qui a permis, en
partie, au moteur de recherche de développer son audience, ses services
et ses ressources. Il est donc légitime que les éditeurs posent la
question d’une rémunération sur la base des références qu’ils produisent
et qui sont souvent -mais pas toujours à l’heure du copier-coller-
liées à des contenus à valeur ajoutée.
Mais l’économie du
référencement développée par Google ne s’appuie pas sur la seule presse.
C’est par des requêtes en ligne que vous allez de plus en plus souvent
chercher les coordonnées d’un hôtel ou une offre intéressante pour un
voyage.
Et il y a eu dans le contrat tacite passé avec Google un
marché de dupes. Un gagnant-gagnant qui a échoué. Des contenus et des
références pour le moteur de recherche, de l’audience en retour pour les
sites d’information en ligne : le deal a été lucratif pour Google, mais
côté presse l’audience n’a pas été convertie en chiffre d’affaires. En
tout cas, bien moins que ne l’espéraient les éditeurs.
Aujourd’hui,
le bras de fer est engagé avec Google. Qu’en sera-t-il demain avec
Facebook et Twitter ? Car eux aussi se nourrissent en partie des
contenus des sites d’information qui sont partagés, recommandés, « likés
» et commentés ! La « recommandation sociale » est d’ailleurs une
source non négligeable d’audience pour les sites d’information. Il y a
là aussi un contrat tacite, plus récent certes, qui pourrait bien une
fois encore se muer en différend.
L’heure est venue d’admettre
qu’Internet est de moins en moins un écosystème régi par les moteurs de
recherche et leurs mystérieux algorithmes. Le développement des réseaux
sociaux, la multiplication exponentielle des applications pour
smartphones et tablettes, la structuration du Net autour de nouveaux
produits et services ouvrent des perspectives inédites. Elles invitent
les marques de toutes sortes et les éditeurs en particulier à se tourner
vers leurs « communautés », à les choyer et à leur proposer des
services dont la valeur est reconnue, admise… et monnayable. Un contrat
plus prometteur qu’un marché de dupes passé sur la Toile !
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