Pour expliquer ce retard à l'allumage, Bercy invoque les défauts de jeunesse du dispositif. Le premier portait sur les difficultés d'accès au crédit bancaire. Le patrimoine personnel de l'entrepreneur étant sécurisé, les banques ne pouvaient demander le même niveau de garanties que celui réclamé habituellement aux entrepreneurs « classiques », notamment sur les biens personnels. Pourtant, des dispositions existent pour limiter leurs prises de risque, notamment celles adoptées par Oséo et la société de caution mutuelle de l'artisanat (Siagi) qui proposent une formule spécifique de « garantie élargie ». Celle-ci peut aller jusqu'à 80 % pour les EIRL en création ex nihilo, et jusqu'à 70 % pour la reprise, le développement et la transmission des EIRL. Depuis la signature en mai d'une charte entre la Fédération bancaire française (FBF) et Frédéric Lefebvre, le secrétaire d'État chargé des PME, les choses devaient changer. Lorsqu'une demande de financement est faite par un entrepreneur, les établissements bancaires s'engagent à ne pas exiger de sûreté réelle sur les biens composant le patrimoine personnel et/ou de sûreté personnelle sur l'entrepreneur ou sur un tiers, s'ils mettent en oeuvre les solutions de cautionnement et de contre-garantie prises par les sociétés de cautions mutuelles avec ou sans l'appui d'Oséo.
Campagne de communication
L'autre défaut de jeunesse était d'ordre fiscal. Lorsqu'un entrepreneur unipersonnel à responsabilité limitée (EURL) ou un entrepreneur agricole à responsabilité limitée (EARL) qui était soumis à l'impôt sur le revenu optait pour le statut de l'EIRL, il était pénalisé, la taxation sur les plus-values devenant plus élevée. Un défaut corrigé par le Sénat en juin dernier dans le cadre du collectif budgétaire, en imposant l'application de l'impôt sur les sociétés. L'Insee recense 229.195 EURL et 1.756 EARL. « Rien ne peut plus entraver le succès de l'EIRL », estime-t-on désormais à Bercy. Une campagne de communication sera lancée mi-septembre.
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