Le gouvernement a doublé le nombre de professions que peuvent exercer en France les ressortissants roumains et bulgares. Parmi elles, plusieurs métiers de la fonction publique dont celui d’enseignant.
Après les plombiers polonais et les infirmières espagnoles, voici
peut-être venu le temps des professeurs roumains ? Sur le papier en tout
cas, les ressortissants de ce pays de 22 millions d'habitants m vont
pouvoir passer, comme les autres citoyens des Etats membres de l’Union
Européenne, la plupart des concours organisés par l’Education Nationale.
Le gouvernement vient effet d'établir une liste de 291 métiers
désormais ouverts aux Roumains ainsi qu'aux Bulgares. Le document doit
prochainement paraître au Journal Officiel et dans cette liste à la
Prévert figure les métiers de professeurs (enseignement général du
second degré, enseignement artistique, enseignement technique et
professionnel). Et cela tombe fort bien puisque la France connaît une
pénurie sans précédent de vocations.
Le gouvernement le reconnaît d’ailleurs sans détour. Dans leur communiqué commun, Manuel Valls, le ministère de l’Intérieur et Michel Sapin,
le ministre du Travail de l’Emploi de la Formation professionnelle et
du Dialogue social, écrivent que la liste des 291 métiers concernés "a
été élaborée à partir d’un critère objectif, le degré de tension (offres
rapportées aux demandes) dans chacun des métiers et a été arrêtée après
consultation des partenaires sociaux et des services déconcentrés du
ministère du Travail" (cliquez ici pour lire le document complet).
43.000 postes à pourvoir en 2013
Pour tenir l’objectif fixé par François Hollande, Vincent Peillon a prévu de créer 43.000 postes en 2013. Mais comment parvenir à ce chiffre alors que les concours sont loin d’attirer les foules ? Le site Rue89 a montré, appli à l'appui, que dans certaines matières, et notamment les mathématiques, le taux de réussite au Capes atteignait 40%. Signe non pas que les candidats sont meilleurs. Ils ne sont simplement pas assez nombreux. Résultat : certaines années, toutes les créations de postes prévues n’ont pu être pourvues. D’où le besoin d’élargir les possibilités de recrutement.
1 Roumain sur 5 est réputé francophone
Or les Roumains sont, de tous les citoyens de l’Union Européenne, potentiellement, les plus à même de réussir les concours. En Roumanie, 20% de la population parlent le français. Plus de 80% des collégiens l’apprennent comme première langue au collège. La France accueille d’ailleurs déjà un grand nombre de médecins roumains dans le secteur hospitalier. Et ces derniers émigrent d’autant plus volontiers que les salaires dans leurs pays sont parmi les plus faibles d’Europe. Un professeur gagne en Roumanie autour de 5.500 euros… par an alors qu’en France les revenus des enseignants débutent à 22.430 euros et plafonnent à 44.518 euros pour un agrégé en fin de carrière.
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