samedi 11 août 2012
Tourisme médical
la France étend son offre de villégiature. En proposant aux étrangers solvables son savoir-faire hospitalier, le pays institue un tourisme médical.
On aurait mauvaise grâce à s’en offusquer. Les Français pratiquent déjà le nomadisme sanitaire : certains vont à l’Est, au Maghreb recevoir des soins dentaires et esthétiques low-costEn un sens, il y aurait lieu de se sentir flattés d’un retour de balancier. Que des étrangers acceptent de dépenser beaucoup d’argent pour des traitements en France, n’est-ce pas signe d’une médecine d’excellence ?
Ce serait négliger le quotidien de nos établissements de santé. Ces lourdes machines sont prises en tenaille entre une sophistication croissante des protocoles et une pression grandissante sur les coûts.
Les plus grands hôpitaux passent pour colosses de technicité. Mais aux pieds d’argile. Faute d’équilibre comptable, ils sont acculés à une révision de leur pratique. Y compris en s’ouvrant aux patients « surtaxés ».
Voilà une reconnaissance implicite qu’existe en France une médecine à deux vitesses. L’une pour ceux qui s’en remettent au système de soins banalisé. L’autre pour ceux qui, contre rallonge, choisissent leur docteur, leur hôpital, leurs dates de séjour. Bref sont clients.
Au moment où les Roms sont priés de quitter le territoire, l’invitation lancée hors de nos frontières à consommer du soin en France, à condition d’avoir un chéquier, témoigne de conceptions pragmatiques du sens de l’accueil.
Bien que fortuit, ce grand écart révèle le prix à payer et les contorsions désormais nécessaires pour sauver une assurance sociale née sur de grands et beaux principes, mais souffrant d’un mal chronique : les déficits. Au nom de cette réalité, les hôpitaux ont visiblement à prouver qu’ils ne sont pas incurables.
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