En temps de crise, difficile de s'imaginer aux commandes. Le manque de visibilité lié à l'instabilité du contexte économique actuel est ainsi cité par près de 80% des sondés comme un facteur décourageant. Il faut dire que les jeunes ne sont pas épargnés par la crise. Au total dans le monde 12,6% des 15-24 ans sont touchés par le chômage, soit 75 millions de personnes, selon un rapport publié en mai dernier par l'Organisation internationale du travail (OIT). Et l'avenir ne s'annonce pas rose. Ce taux ne devrait pas redescendre avant 2016. Pas de quoi donc redonner de l'enthousiasme à une nouvelle génération en manque de repères et de perspectives. Les jeunes ne sont toutefois pas les seules à être découragés. L'an dernier, près de 550.000 entreprises ont été créées, un chiffre en recul de 11,6% par rapport à 2010.
Les risquophiles ne sont pas forcément ceux que l'on croit
Les apparences sont souvent trompeuses. « Les étudiants en école de commerce ne sont pas forcément ceux qui prennent le plus d'initiatives. Ils vont avec leurs diplômes travailler dans les entreprises du CAC 40. Alors qu'aux Etats-Unis, les génies quittent Harvard pour créer des Facebooks » indique Guillaume Cairou, président de Didaxis et membre de Croissance plus. France Active, spécialiste du financement solidaire pour l'emploi, apporte de l'eau à son moulin : dans son « kit de survie pour le premier entretien avec votre banquier », l'association révèle que 74% des moins de 26 ans ayant sollicité son soutien pour créer leur entreprise ont un diplôme inférieur ou égal au baccalauréat.
S'expatrier pour mieux se lancer
« La culture en France n'est pas adaptée à la création d'entreprise auprès des jeunes. L'étranger effraie moins, surtout les pays anglo-saxons où l'on ne se focalise pas que sur l'échec » affirme Guillaume Cairou. Un sentiment qui se traduit dans les résultats de l'étude. Près d'un étudiant interrogé sur quatre (23%) préférerait s'expatrier pour créer son entreprise. Et 88% déclare en être tout simplement dissuadé par leur famille. Et l'environnement politico-juridique ne se pose pas en contrepoids. La moitié des sondés considère que la France n'a pas un environnement fiscal suffisamment incitatif. Un sondage Ipsos publié en Mars révèle également que 84% des 18-30 ans pensent que les aides proposées aux jeunes entrepreneurs sont insuffisantes.
Briser les idées reçues
L'association France Active tente en revanche d'abattre les idées reçues. Selon ses données, les jeunes entrepreneurs ont quasiment autant accès au crédit bancaire que les autres créateurs d'entreprises (23% contre 26%).
Enfin, une fois créée, comment ces entreprises performent ? L'APCE (Agence Pour la Création d'Entreprise) s'est posée la question. Réponse : la pérennité des entreprises est moins importante pour les jeunes générations mais reste honorable avec un taux de survie après trois ans d'existence de 59% contre 68% lorsque l'entrepreneur a dépassé les 30 bougies.
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