Selon un sondage Ifop pour Le Figaro, une majorité de
Français se déclare très sceptique sur sa politique pour lutter contre
les déficits, l'immigration clandestine, l'insécurité et la
désindustrialisation du pays.
La crise n'est pas moins pénible au soleil, et la popularité de François Hollande
en pâtit. Selon l'enquête Ifop que nous publions ce vendredi, 46 % des
Français seulement se déclarent satisfaits de l'action de François
Hollande, cent jours après son élection, le 6 mai. Le président, qui n'a
pas bénéficié d'un état de grâce comparable à celui de ses
prédécesseurs, n'a pas non plus convaincu de sa capacité à «redresser»
le pays, pour reprendre son principal slogan de campagne.
51 % des
personnes interrogées pensent que les choses en France sont en train de
changer plutôt en mal, contre 17 % qui les voient évoluer plutôt en
bien. «Dans ce climat très pessimiste et au regard des marges de
manœuvre limitées qui existent, la confiance accordée à François
Hollande et son gouvernement dans différents domaines est
systématiquement minoritaire, relève Jérôme Fourquet, directeur du
département Opinion et Stratégies d'entreprise de l'Ifop. Seuls 40 %
leur font plutôt confiance pour trouver des solutions avec les autres
pays européens à la crise de la zone euro, 33 % pour réduire la dette et
le déficit public, 31 % pour lutter efficacement contre la
désindustrialisation du pays et seulement 27 % pour faire reculer le
chômage, priorité numéro un des Français.»
Flamby et le retour de bâton |
Les mesures symboliques plébiscitées
Interrogés sur les mesures prises pendant ces cent jours, les Français plébiscitent les plus symboliques, au premier rang desquelles la diminution de la rémunération du chef de l'État et des membres du gouvernement.L'avancement à fin 2012 du retrait des troupes combattantes d'Afghanistan recueille l'approbation de 75 % des sondés. 71 % de l'échantillon global (et 84 % des ouvriers, les plus concernés) sont satisfaits que le gouvernement soit revenu à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui ont cotisé 41 annuités. L'encadrement des loyers est également salué par 68 % des Français. Il fait même un tabac chez les Franciliens avec un taux d'approbation de 75 %.
Le niveau de satisfaction est un peu moins élevé en ce qui concerne l'augmentation de 2 % du smic. Il reste tout de même majoritaire avec 59 % dans l'ensemble de la population, et même 68 % parmi les cadres et les diplômés. En revanche, les ouvriers, qui sont proportionnellement les plus nombreux à bénéficier de cette hausse, sont seulement 48 % à s'en contenter.
Les heures supplémentaires regrettées
Ces mêmes ouvriers sont 75 % à regretter la défiscalisation des heures supplémentaires, qui fait 61 % d'insatisfaits parmi nos sondés, toutes catégories professionnelles confondues. Voilà qui devrait encourager l'opposition à relayer la croisade entreprise par le député UMP des Alpes-Maritimes Christian Estrosi pour obtenir l'abrogation des 35 heures et l'instauration de négociations entre patronat et salariés sur le temps de travail et les rémunérations.La mise en place d'une fiscalité plus élevée sur les droits de succession et les donations mécontente, elle, 64 % de la population. Avec la défiscalisation des heures supplémentaires et la suppression du bouclier fiscal, l'alourdissement de ces droits constituait pourtant l'une des mesures phares du programme du candidat socialiste pour rétablir une «justice» qu'il estimait bafouée par son prédécesseur. Les politiques de rigueur ont beau s'imposer et même se durcir à peu près partout en Europe, les Français semblent toujours aussi peu disposés à faire des efforts, ce qui augure mal de l'accueil réservé à la réforme fiscale que prépare le gouvernement pour l'automne.
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