TOUT EST DIT

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dimanche 12 août 2012

Les fleurs du mal 


Le code civil contre les lois de la nature. Joli combat en théorie, si son issue ne devait être redoutée. Un parlementaire a beau proposer d’inclure dans l’arsenal législatif français la lutte contre l’ambroisie. L’expérience montre que, si on leur fait cadeau de nouveaux espaces de conquête, les plantes, comme les animaux, savent y édicter leurs règles propres.
Originaire d’Amérique, l’ambroisie a été introduite par accident en France, parmi des sacs de graines ou dans des fonds de cargos. Comme l’algue tueuse, la grenouille taureau ou la renouée du Japon, plus de 300 espèces invasives auraient ainsi été importées – les planteurs de maïs alsaciens n’ont pas fini de guetter la chrysomèle.
Ne faudrait-il y voir un coup de pouce à la variété des espèces ? C’est tout le contraire. Partout où sont transplantées des espèces non issues de l’évolution naturelle, la catastrophe écologique menace. Les colonisateurs végétaux ou animaux constituent la deuxième atteinte en gravité à la biodiversité.
Le cas de figure caricatural reste le lâcher de lapins en Australie, devenu cauchemar biologique. Chaque remède tenté, les renards par exemple, aggravant bien sûr le mal.
Voilà pourquoi l’idée d’une loi contre l’ambroisie peut certes séduire. Elle ne doit pas masquer qu’à cette occasion encore se manifeste une curieuse propension de nos congénères à n’agir qu’en réaction, une fois la situation minée, plutôt qu’en prévention ou en protection.
Il n’est même pas question ici d’appel à la sagesse, consistant à ne pas faire voyager inconsidérément des plantes et des animaux dits exotiques, par plaisir ornemental ou bénéfice commercial. On ne se refait pas. L’une des espèces les plus typiquement invasives n’est autre que l’homme.

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