L'association La Voix des Roms a estimé, dimanche 12 août, que la politique du ministre de l'intérieur, Manuel Valls, concernant les Roms était comparable à celle de ses prédécesseurs UMP Place Beauvau, affirmant que le ministre PS "pourrait porter les couleurs de l'UMP" en 2017. La politique de M. Valls "ressemble à celle de MM. Hortefeux et Guéant comme deux gouttes d'eau", affirme l'association, jugeant que "les soutiens réitérés au sein de la droite de l'UMP ne sont pas des errements".
Le ministère de l'intérieur s'est défendu samedi de toute "stigmatisation" dans sa façon d'aborder la question des Roms, malgré les critiques émises par plusieurs associations à la suite des démantèlements de campements illicites, et bien que l'Union européenne ait mis la France "sous surveillance". Plusieurs campements de Roms ont été démantelés ces derniers jours et un charter de 240 Roms bénéficiaires de l'aide au retour a quitté jeudi Lyon pour Bucarest.Laurent El Ghozi, fondateur de Romeurope et président de la Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes (Fnasat), a demandé à François Hollande, samedi sur Europe 1, de respecter ses engagements de campagne électorale et de leur permettre d'accéder au travail, sans lequel il n'y a pas d'intégration possible.
M. El Ghozi ne reproche pas au gouvernement de procéder à des démantèlements de camps, décidés depuis plusieurs mois en application de décisions de justice, et souligne qu'ils représentent l'héritage des mesures prises pendant le mandat de Nicolas Sarkozy. "On ne peut pas croire que les engagements du président de la République lorsqu'il était candidat ne soient pas tenus dans des délais extrêmement brefs", a-t-il ajouté.
Il réclame d'abord une "autre politique globale" qui passe d'abord par la levée des mesures transitoires qui empêchent encore aux Roms d'accéder au marché français du travail, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des autres pays de l'Union européenne. Sans possibilité de travailler, "pas de possibilité d'insertion, de possibilité de vie normale, de scolarisation et de logement normal", rappelle-t-il.
Pour ce qui est des expulsions, il estime qu'elles devraient être accompagnées de solution d'hébergement. La politique de retour volontaire est un outil inefficace et coûteux alors que les 15 000 à 20 000 Roms originaires de Roumanie et de Bulgarie qui vivent en France ne représentent selon lui pas un problème économique.
FIN DE LA "POLITIQUE DU CHIFFRE", SELON VALLS
Le ministère de l'intérieur n'a pas manqué de répondre à ses exigeances, samedi, affirmant que depuis la fin du mandat de M. Sarkozy, la France avait "mis fin à la politique du chiffre" concernant les expulsions de Roms et entendait éviter leur "stigmatisation". "Aujourd'hui, les préfets n'ont aucun impératif chiffré" et il leur a été demandé de travailler localement à des solutions alternatives avec les associations lorsque cela est possible", a souligné le ministère.
Mais si "le respect de la dignité des personnes est un impératif constant de l'action publique", "les difficultés et risques sanitaires locaux posés par ces campements insalubres ne peuvent rester sans réponse", avait-il ajouté. Après les récentes expulsions, la France avait été mise sous surveillance par la Commission européenne.
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