▪ “J’aime cuisiner avec du vin” nous confie notre hôtesse dans un sourire. “Parfois j’en mets même dans mes plats.”
Rien à signaler sur les marchés. Rien de bon non plus. Tant que rien ne se passe, ça va.
La crise qui a débuté en 2007 n’est toujours pas résolue. Près de
1 5000 milliards de dollars de dettes doivent encore être soit
remboursés soit annulés. Beaucoup de mauvaises nouvelles restent à
venir !
Nous avons déjà fait remarquer que les pays développés font face à
une crise. Il ne s’agit pas de la crise que relatent les journaux. C’est
plus grave que cela. Le modèle de ces pays — mis au point par le
premier chancelier de l’Allemagne, Otto von Bismarck — ne fonctionne
plus.
On ne peut pas dépenser plus qu’on ne gagne, génération après
génération, et compter sur des générations plus nombreuses et plus
riches pour continuer ainsi éternellement. Dans le monde développé du
moins, les taux de croissance de l’économie sont aujourd’hui trop
faibles. Les générations futures sont trop peu nombreuses.
Commentateurs, économistes et autres observateurs avisés glosent pour
savoir lequel de l’austérité ou du stimulus est le moyen le plus
adéquat pour la “reprise”. Cette discussion est une supercherie. Aucune
des deux solutions ne fonctionnera. Si vous possédez plus que vous ne
pouvez payer, vous ne pouvez ni économiser ni dépenser pour vous en
sortir. Lorsque la dette est douteuse, elle est douteuse. Impossible à
rembourser. Pourrie. Sans valeur.
La seule chose valable à faire est de passer aux aveux… admettre qu’on s’est trompé… tout annuler… et se remettre au travail.
Mais il n’existe pas de vérité si évidente qu’on ne puisse nier.
Par conséquent, lorsqu’en 2008 la crise de la dette a frappé, les
débiteurs puissants — comme ceux de Wall Street — voulaient que les
banques centrales les renflouent. Ces renflouements… subventions…
cautions… et l’impression de monnaie dans le cadre d’un assouplissement
quantitatif continuent. Le dernier en date est un programme “de relance”
de 66 milliards de dollars annoncé par le Brésil ! Bonne chance.
▪ Voulez-vous connaître le plus grand programme de relance de tous les temps ?
La Seconde Guerre mondiale. Oui, vous lisez bien. Il est largement
reconnu que la guerre a sorti l’économie américaine de la Grande
Dépression.
Oui, la Seconde Guerre mondiale était un plan de relance classique.
Des milliers de milliards de dollars ont été dépensés. Des milliers de
milliards de dollars ont été perdus. Et à la fin, le monde était
appauvri.
Mais peu importait. La croissance — des années 1950 jusqu’aux années
1970 — a réduit le poids de la dette et la douleur des pertes. Les pays
développés étaient à nouveau riches !
Nous reparlons de cela uniquement parce que les dépenses du Pentagone
sont à nouveau sur le devant de la scène. Paul Ryan a été désigné comme
l’homme numéro deux des Républicains. Ces derniers fondent de grands
espoirs sur lui. Leur numéro un est un raté. Personne ne semble
l’apprécier. Cela n’est guère surprenant. Il semble creux — prêt à dire
tout et son contraire pour arriver à la Maison Blanche.
Romney est un homme riche — avec une fortune estimée à près de 250
millions de dollars. Mais Sheldon Adelson — qui finance la plupart des
groupes qui soutiennent les candidats républicains — est bien plus riche
(environ 10 fois plus). Romney a fait le calcul.
Et Romney s’y connaît en chiffres. Il sait que les Etats-Unis se
dirigent vers la catastrophe. Il doit également savoir que l’Amérique
pourrait équilibrer son budget simplement en réduisant ses dépenses
militaires superflues. Mais Adelson et l’industrie militaire ne
permettront pas une réduction du budget du Pentagone. A ce stade, se
montrer en faveur d’un équilibre budgétaire pourrait être bon pour les
Etats-Unis. Mais cela serait mauvais pour les ambitions présidentielles
de Monsieur Romney.
Romney est peut-être creux. Mais il n’est pas idiot. Il sait que la
“guerre contre le terrorisme” est une arnaque… et que les guerres au
Moyen-Orient ont été des catastrophes qui ont coûté des milliers de
milliards de dollars. Mais Adelson est un ardent supporter d’un Etat
d’Israël militarisé, agressif… soutenu par le Pentagone. Et Romney est
“son homme.”
▪ Ce qui nous amène à Paul Ryan. Voici un homme également censé être
bon en mathématiques. Il sait reconnaître un cinq d’un sept. Il peut
faire des additions et des multiplications. Il comprend la différence
entre un gain et une perte. Il peut voir ce qui arrivera si on continue à
dépenser plus qu’on ne gagne.
Et pourtant… ô surprise… pas une seule réduction des dépenses militaires/sécuritaires dans le budget qu’il propose.
Oui, cher lecteur, la vérité s’impose. Les Etats-Unis dépensent bien
trop pour la guerre et les préparatifs de guerre. La probabilité d’être
tué dans un attentat terroriste est de une sur 3,5 millions. Dépenser
des milliers de milliards de dollars pour faire la guerre aux
terroristes… et sans doute inciter plus de terroristes à vouloir vous
tuer… c’est de l’argent dépensé à mauvais escient.
D’ailleurs, qui sont ces terroristes ?
Il faut lire l’article de John Mueller et Mark G. Stewart intitulé
“The Terrorism Delusion: America’s Overwrought Response to September 11″
(“L’illusion du terrorisme : la réponse jusqu’au-boutiste de l’Amérique
au 11 septembre”, NDLR) dans le dernier numéro de International Security.
Les auteurs passent au crible 50 cas de “complots islamistes
terroristes” supposés contre les Etats-Unis. Qu’ont-ils trouvé ? Les
soi-disant terroristes étaient “incompétents, inefficaces,
inintelligents, stupides, ignorants, mal organisés, dans l’erreur,
confus, amateurs, abrutis, déconnectés des réalités, crétins,
irrationnels et idiots.”
Autrement dit, pas le genre de troupes disciplinées et averties qui pourraient inquiéter le ministère de la Défense.
Certes, si on a de l’argent à jeter par les fenêtres, pourquoi ne pas
le faire de la façon dont on le souhaite ? Le Pentagone peut dépenser
son argent aussi mal que n’importe qui d’autre. Mais ni les Etats-Unis
ni aucune autre nation développée n’a de l’argent à perdre. Tous
souffrent de trop de dépenses publiques… trop de dettes… et trop de
promesses qui ne peuvent être tenues. A moins de trouver un nouveau
modèle, tous se dirigent vers la faillite.
▪ Toutefois, la position des Etats-Unis est unique. Le pays gaspille
une si grande partie de son budget que ses finances pourraient
facilement être assainies. Ce gaspillage pourrait cesser du jour au
lendemain.
Tout compris, les dépenses de défense, de guerre et de sécurité
coûtent au contribuable américain entre 1 000 et 1 200 milliards de
dollars par an. 300 milliards de cette somme peut-être sont dépensées à
des fins légitimes de défense. Le reste — environ 900 milliards de
dollars– pourrait être effacé du budget et rendu aux citoyens. La
faillite du pays, le déshonneur, les guerres inutiles, l’inflation, la
crise — tout cela pourrait être évité.
Cela est si évident que les bonzes du parti Républicain — Romney et
Ryan — pourraient le voir s’ils le voulaient. Mais il n’est pas dans
leur intérêt d’ouvrir les yeux.
mercredi 22 août 2012
Les Etats-Unis comptent sur le terrorisme pour relancer leur économie
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