Si les journalistes français se sont empressés de traiter
abondamment l’histoire sordide du TweetWeilergate, tous sont passés à
côté du vrai scandale de ce drame clownesque : en soutenant
officiellement la candidate aux Législatives, Ségolène Royal, le
président est sorti de sa réserve et a ainsi bafoué la démocratie et la
Cinquième République. Fidèle à son habitude il a du coup trahi ses
engagements de campagne les plus virulents…
De toute l’histoire de la cinquième république, jamais un président de la République ne s’était permis de soutenir officiellement de candidat aux Législatives. Pour des raisons logique de respect de la démocratie, de hauteur nécessaire du président de la république, censé représenter tous les français, et non plus les membres de son parti, tous les chefs d’État français depuis De Gaulle s’étaient pliés à cette tradition démocratique seine et de bon sens.
« Moi président de la République, je ne serai pas le chef de la majorité. »
« Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire. »
« Moi président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts. »
« Moi président de la République, j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue. »
C’est avec ce beau discours que François Hollande a réussi à convaincre de nombreux gogos qu’il serait un président « normal », éthique. En se faisant élire président de la république avec comme seul programme « regardez comme mon prédécesseur est méchant, je serai plus gentil que lui’, François Hollande devait s’attendre à un retour de bâton. Comment peut on faire une campagne basée sur les prétendus comportements antidémocratiques de son rival et se conduire de cette manière une fois élu ?
Jamais de l’histoire de la cinquième république un président en exercice n’avait soutenu officiellement un candidat pour des raison de démocratie évidente. Même le roi Mitterrand, même le Général de Gaulle n’ont pas osé enfreindre cette règle d’or démocratique. A socialiste, nul perfidie n’est impossible…
Encore une fois, ici, presque aucun journaliste n’a soulevé le problème, aucun éditorialiste ne s’est enflammé pour dénoncer les dangers de notre démocratie, les tentatives hégémoniques et totalitaire du président « normal ».
L’histoire ne retiendra peut être pas le Tweet grotesque de la première concubine de France mais bien l’entrée fracassante d’un président de la république dans un pouvoir que la démocratie avait prévu de donner à d’autres, par soucis de séparation des pouvoirs
Comment ne pas s’étouffer, le 14 juillet, devant l’interview du président par de bons journalistes complaisants aux brushings impeccables. On lui a demandé des comptes sur le Tweet de sa femme,mais pas pourquoi il avait soutenu officiellement Ségolène. C’est donc cela le journalisme ? Car en bafouant les principes de base de notre démocratie pour rendre un petit service à la mère de ses enfants, n’est-ce pas Hollande, plus que Trierweiler, qui a commencé à mélanger affaires publiques et affaires privées ?
Et dire qu’il a été élu en se faisant passer pour un moralisateur de la vie politique… Ils sont forts ces socialistes, très forts…
Parallèlement, sans que beaucoup de gens ne soient choqués, les médias français sont peu à peu envahis par les compagnes des ministres qui viennent, au nom du féminisme, faire la propagande de leurs compagnons aux frais du service public. Audrey Pulvar nommée à la tête des Inrocks, il y a de quoi s’exiler… C’est d’ailleurs ce qu’à fait l’éditorialiste historique du journal, Thomas Legrand qui a démissionné en apprenant la collusion répugnante de cette situation : « Le journalisme politique, c’est avant tout une lutte contre la communication politique, un contre-pouvoir institutionnel. Un journal traitant de politique ne peut pas être dirigé par quelqu’un d’aussi impliqué personnellement dans la vie politique du pays », a-t-il expliqué.
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