mardi 1 mai 2012
Y-a-t-il des économistes qui soutiennent (ouvertement)Nicolas Sarkozy ?
Certaines propositions de François
Hollande pourraient s'apparenter à une sorte de "racisme social". Un
économiste libéral peut-il avoir un doute sur le candidat "qui défend le
mieux la liberté d'entreprendre"?
Des économistes ont signé une tribune
dans Le Monde pour soutenir François Hollande. La question se pose tout
naturellement : pourquoi n'a t'on pas assisté à une initiative
comparable en faveur de Nicolas Sarkozy ?
Parce
qu'être libéral en France est mal vu et que s'afficher comme tel est
risqué. Parce que la crise est mise sur le dos du libéralisme alors
qu'elle est due à l'intervention de l'Etat (l'endettement public) et des
banques centrales (la Fed qui baisse ses taux en 2001 et favorise ainsi
la bulle du crédit immobilier). Le "crony capitalism", le
capitalisme de copinage (entre les Etats et les grandes banques) y a
également une part déterminante, bien sûr. Et aussi parce que quasiment
tous les économistes universitaires sont keynésiens et donc favorables à
une forte intervention de l'Etat.
Nicolas Sarkozy est trop interventionniste pour susciter l'adhésion des milieux libéraux. Mais
surtout, le problème de fond est qu'il n'y avait aucun candidat
authentiquement libéral à cette élection présidentielle, personne
n'était là pour dire "l'Etat n'est pas la solution, c'est le problème".
Le débat a été complètement faussé. "Ultralibéral" était l'insulte la
plus communément utilisée, ils auraient mieux fait de se traiter
d'ultraétatistes !
Mais il y a tout de même des
points positifs. Nicolas Sarkozy s'engage sur la baisse des dépenses
publiques et la règle d'or, des points fondamentaux qui le distinguent
du candidat socialiste. C'est celui qui défend le mieux la
liberté d'entreprendre, n'oublions pas la réussite du statut
d'autoentrepreneur. Pour moi, clairement, pour le deuxième tour, toute
personne attachée à la liberté d'entreprise et au marché doit voter pour
lui, et s'il s'abstenait il le regretterait rapidement.
A
savoir si François Hollande est dangereux pour la liberté d'entreprise,
il y a des paroles dont il faut bien prendre la mesure. Vouloir taxer à 75% ceux qui gagnent plus d'un million d'euros, c'est une sorte de racisme social.
On entre là dans une logique de bouc émissaire et d'exclusion sur des
critères non pas raciaux mais sociaux. Et où cela s'arrête-t-il, on
commence à un million d'euros de revenu annuel, puis ensuite on rabaisse
la barre (on est encore "riche" à 800.000 euros par an, 600.000, etc.) ?
C'est une logique très dangereuse, basée sur le ressentiment, cela me
révulse profondément.
Avec François
Hollande et son programme de hausse de la dépense publique, nous serions
à coup sûr rapidement dans la situation de la Grèce ou de l'Espagne.
Nous ne serions pas garantis d'échapper à ce destin funeste avec Nicolas
Sarkozy, mais outre un programme économique clairement plus sérieux, il
y a chez lui une volonté réformatrice qui peut nous permettre de nous
en sortir. La crise que nous connaissons est profonde et
durable, l'incertitude grande, mais en ce qui concerne le choix à faire
le 6 mai prochain, pour un économiste libéral, les choses sont très
claires.
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