lundi 28 mai 2012
Eric Zemmour contre l’Etat exemplaire
dit la chanson. Et en France, c’est bien connu, tout finit par des chansons.
Alors
que la bonne presse reprend d’une même voix les critiques de nos
associations antiracistes contre sa dernière chronique évoquant
Christiane Taubira, on apprend qu’Eric Zemmour ne sera plus à l’antenne
de RTL, le matin, en septembre : laissez passer les bien-pensants !
Le MRAP s’est dit « scandalisé » par une chronique « haineuse, raciste, et mysogine ». SOS Racisme a évoqué un « machisme grossier », et « l’expression radiophonique d’une haine quotidienne ».
Que nos bonnes âmes à l’indignation sélective se rassurent : Eric
Zemmour vient de se voir offrir le droit au cri silencieux.
Quant
à ses auditeurs assidus, dont je suis, pour qui la chronique d’Eric
Zemmour représentait une indispensable bouffée d’air frais, ils devront
se rabattre sur autre chose … gageons qu’ils ne tarderont pas à manquer
d’oxygène.
Sans surprise, on
apprend que cette décision aurait été prise il y a plusieurs semaines.
Bien sûr, la victoire de François Hollande était alors, déjà, à peu près
certaine. Mais nous serions bien malvenus d’y voir un lien de cause à
effet : circulez, il n’y a rien à voir.
La
campagne présidentielle, qui vient de s’achever par la défaite de
Nicolas Sarkozy plus que par la victoire de François Hollande, nous en a
donné maintes fois la preuve : la presse française, et la plupart des
journalistes, sont majoritairement à gauche.
Pour
autant, cette campagne a été exemplaire à plus d’un titre, car elle a
été, aussi, une campagne de la presse. Au soir du second tour, Nicolas
Demorand, Directeur de la Publication de Libération, était à la
Bastille, dans la tente VIP.
Beaucoup
de journalistes ont fait campagne, d’ailleurs nous attendons le
prochain article de l’immense Edwy Plenel sur son blog payant Mediapartisocialiste pour savoir si l’éviction d’Eric Zemmour a quelque chose à voir avec la Lybie.
D’ici
là, laissons du temps aux journalistes : beaucoup d’entre eux attendent
le soir du 17 juin pour savoir avec qui ils sont d’accord.
Il
en va aujourd’hui de certains journaux comme de certains médicaments,
sur lesquels on aimerait voir cette mention préventive : « ne pas
avaler ».
Electron libre,
homme libre, Eric Zemmour dérange : il est en effet plus facile de le
faire taire que de le contredire, plus facile de l’insulter que de
débattre avec lui. Et on l’a rarement vu pris en défaut par les
thuriféraires de la pensée unique, qui écrivent tant de pages et si peu
de choses.
Mais si on lui reproche
son cynisme, il dérange surtout par l’implacable justesse de ses
affirmations : comme l’Alceste de Molière, Eric Zemmour s’obstine à nous
montrer qu’il faut dire les choses telles qu’on les voit. Et dans la
bienséance ambiante, sa vision faussée voit simplement les choses comme elles sont … plutôt que comme on voudrait qu’elles fussent.
Cette
mauvaise nouvelle de la fin annoncée de sa chronique matinale démontre
une fois de plus qu’il y a deux choses que nos médias de gauche ne
supportent pas : l’intolérance, et ceux qui ne pensent pas comme eux.
Et
dans l’Etat exemplaire de François Hollande, où le son remplace peu à
peu la lumière, on ne peut penser à Eric Zemmour sans avoir envie de lui
dire les mots de Churchill : «Ce n’est que quand il fait nuit que les étoiles brillent».
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