La remarquable percée de Jean-Luc Mélenchon bouleverse la donne,
non pas seulement pour le premier tour de la présidentielle, mais
surtout pour le second, et, plus encore, pour les législatives.
Notons d’abord que cette remarquable percée tient à trois facteurs. Le
premier est évidemment l’excellente campagne de l’archéo-marxiste : ses qualités de tribun, appuyées sur le toujours efficace appareil militant (payé par nos impôts !) du Parti communiste,
font merveille. Le deuxième facteur est extrinsèque : il tient à la
fadeur de la campagne de François Hollande. Ce dernier est tellement
focalisé sur son objectif d’apparaître au-dessus des partis, pour
réussir au second tour, qu’il abandonne tout le champ du débat
strictement partisan, laissant les électeurs de gauche en déshérence.
Enfin, le score annoncé de Mélenchon tient aussi au fait que les
sondeurs, les médias, et tout le « microcosme », préfèrent voir Mélenchon que Marine Le Pen en « troisième homme ».
À ce propos, avez-vous remarqué que, chaque fois que Marine Le Pen passe
à la télévision, on lui oppose un économiste pour démonter point par
point son programme, tandis que le programme complément délirant du
Front de gauche ne fait jamais l’objet de la moindre critique ?
Toute la question, pour le deuxième tour, réside dans le report des voix.
Or, plus le score de Mélenchon est haut et plus le report des voix se
fera difficilement sur Hollande. Inversement, plus le score de Marine Le
Pen est bas et plus le report des voix se fera correctement pour
Nicolas Sarkozy. Car ces deux candidats disposent chacun d’un bloc
d’électeurs fidèles, auquel s’ajoutent les électeurs « protestataires »
qui voteront pour le mieux placé des candidats « anti-système » – et se
reporteront donc difficilement sur Hollande ou sur Sarkozy.
Mais le pire est à venir pour le PS. Les Verts, avec qui il
avait établi une alliance prioritaire (pensant en avoir fini avec le
PC), ont négocié 60 circonscriptions, alors qu’Éva Joly
plafonne à 2 % d’intentions de vote, loin derrière Mélenchon. Or, ces
circonscriptions sont souvent détenues par des députés communistes. Il
est évident qu’avec un Mélenchon à 12 %, le PC réclamera non seulement
« ses » circonscriptions, mais aussi quelques autres. Les négociations
s’annoncent rudes après le 22 avril.
Et un scénario se profile, qui n’est plus impossible (si Hollande est
battu le 6 mai et que Mélenchon dépasse 12 % le 22 avril) : l’implosion
du PS et la recomposition de la gauche…
jeudi 5 avril 2012
La montée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages
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