mercredi 11 avril 2012
En banlieue de la République
C'est la « séquence banlieues » de la présidentielle. Le 1er avril,
Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche tenaient meeting à Grigny. En
fin de semaine, François Hollande effectuait son marathon entre Vaux-
en-Velin et la banlieue parisienne après un détour à Creil. Et hier,
Nicolas Sarkozy, faisait donc une visite surprise à Drancy, en
Seine-Saint-Denis. Occasion pour le président-candidat de tacler
François Hollande et la gauche, accusés de n'avoir « jamais investi un
centime dans les banlieues », au contraire de son gouvernement... Une
mauvaise querelle (d'autant que le fameux plan banlieues porté par
Fadela Amara après 2007 s'est avéré nettement plus modeste qu'annoncé),
car, en trente ans de « politique de la ville », droite et gauche au
pouvoir ne sont pas mieux parvenues à sortir les zones défavorisées de
leur dépression et à faire disparaître les « ghettos ». À ces
difficultés concrètes à faire évoluer la réalité économique et sociale,
s'ajoute une méconnaissance de ces banlieues de la République, trop
souvent pensées dans une logique d'instrumentalisation sécuritaire. La
discrétion de la visite-éclair du candidat de l'UMP, hier, s'expliquait
d'ailleurs aussi peut- être par la persistance dans les mémoires de
l'épisode du « Kärcher » de 2005, qui avait rendu l'ex-ministre de
l'Intérieur personna non grata dans les quartiers... Faut-il donc que
les banlieues s'embrasent, comme en 2005, pour que le sujet s'impose
dans le champ de la présidentielle suivante ? Cette fois, tout laisse à
penser qu'il restera encore à la marge. Et c'est aussi dans ces
territoires que l'abstention risque d'être la plus forte.
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