TOUT EST DIT

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mercredi 7 mars 2012

Présidentielle : Sarkozy, quel puncheur !

Nicolas Sarkozy, le "président-candidat" a été mardi soir l’invité, en direct sur France 2 et jusqu’à 23h 50, de l’émission "Des paroles et des actes". Un temps fort: son duel avec Laurent Fabius.

Que l’on  apprécie ou pas Nicolas Sarkozy, il est impossible à qui aura suivi mardi soir sa prestation de bout en bout de ne pas saluer son extraordinaire pugnacité et, bien souvent, sa forme de talent.  Mal placé dans les sondages, présenté par beaucoup comme d’ores et déjà battu, lourd d’un bilan que la crise a aggravé et cible en même temps depuis 2007  -du Fouquet’s au yacht de Bolloré- d’attaques personnelles récurrentes d’une extraordinaire violence, le candidat Sarkozy  -avec lequel tous les intervenants (ou presque) de France 2 semblaient avoir mardi soir une sorte de rapport quasi passionnel (négatif ou positif)- a « dégagé », comme  on dit, une impression à la fois de vitalité et de combativité. Est-ce cela changera les données du combat électoral ? Ca, c’est un tout autre chose. On verra.

"Vous êtes un Tartuffe", lance Sarkozy à Fabius

Celui qui a fait les frais de cette pugnacité, C’est Laurent Fabius qui, après sa tiède prestation, aura  vu s’éloigner (si elles existaient) ses chances d’accéder à Matignon si François Hollande est  élu président de la République.  Déstabilisé par le rappel (pourtant prévisible) de toutes les attaques qu’il avait lancées contre Hollande (qu’il surnommait « frais des bois ») avant de rallier son  panache quand il a été décrété vainqueur des primaires PS, Fabius –aimablement qualifié de « Tartuffe »-  a souvent boxé dans le vide et, comme on dit dans ce sport, n’a jamais trouvé la bonne distance. Il aura entendu Sarkozy dire de Hollande (en tentant, un peu laborieusement,  de se faire l’avocat de ce dernier) que « c’est quelqu’un qui ne sait pas dire non, qui ne sait pas trancher, qui a tendance à toujours dire oui  au dernier à qui il s’adresse  et pour qui le monde extérieur n’existe pas ». « Si vous étiez réélu », a pourtant lancé par deux fois Fabius.

"Mon fils à la tête de l’Epad, oui, c’était une erreur"

Répétant qu’en 2016 « les comptes de la France  seront en équilibre et que la France aura alors retrouvé la maitrise de son destin », Nicolas Sarkozy –parfois  agressif avec les journalistes- a entendu l’un d’eux regretter, de façon surprenante, que la « magie de 2007 » (sic) ne soit pas cette année au rendez-vous. S’affichant « au centre », le « président-candidat »  s’est scandalisé qu’on puisse parler à son propos de dérive extrême-droitière. Il a annoncé un impôt sur les bénéfices globaux des grands groupes du CAC 40. Il a confirmé un durcissement de sa politique d’immigration. Il a redit que les 35 heures avaient été, à ses yeux, « une catastrophe ». Il a confirmé » qu’il y aurait une réduction du nombre des députés,  et que serait instillé dans le scrutin législatif une dose de proportionnelle (« pour 10 à 15% des futurs élus »). Il est revenu sur la soirée du Fouquet’s et sur les 3 jours passés ensuite sur le yacht de Bolloré en suggérant que l’éclatement de son couple (qui a débouché sur un divorce) expliquait sinon tout, en tout cas beaucoup, tant il souffrait à l’époque. Et quand il a voulu mettre son fils à la tête de l’Epad, oui, c’était une « erreur », il en convient. Enfin il confié que, s’il était élu, son premier  déplacement, le soir même, serait pour Angela Merkel !

"Quand on m’insulte,  j’aime pas bien ça…"

Nicolas Sarkozy –plus Sarkozy que jamais et décidé cette fois à défendre son bilan (spécialement sa réforme des retraites)- n’aura pas convaincu loin s’en faut, tout le monde. Mais peut-être reconquis une partie des siens en proclamant qu’il « enrageait » de voir son pays « corseté  par  tant d’immobilismes », et en laissant entendre que, s’il a parfois tant de difficultés, ce serait parce qu’il n’appartient  pas « au monde des élites » » et n’en respecte donc pas leurs « codes ». Interrogé sur ses accès de... spontanéité violente au début de son quinquennat  (« Casse toi, pauvre con », par exemple, au Salon de l’Agriculture), Nicolas Sarkozy a regretté sa réplique, laissé entendre qu’il n’avait pas encore, à l’époque, pris l’entière mesure de sa fonction mais, se reprenant, il a eu aussi ces mots, très significatifs : « Je vais vous dire. Quand  on m’insulte, j’aime pas bien  ça. Mais, c’est vrai, je n’aurais pas du faire cela… ».

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