mercredi 7 mars 2012
La viande halal, jusqu'à la nausée
La présidentielle ? Une boucherie où l'on s'étripe sur des sujets fantasmatiques. Une boucherie pour les idées, réduites en charpie, à un mot : halal. Oui, cette viande qu'on mange - ou pas -, et ne se caractérise même pas par un goût, a contaminé la campagne avant, nous disent les prophètes de malheur, de contaminer nos assiettes et nos enfants. Les abattages rituels menaceraient la France d'une déferlante communautariste. Allez expliquer cela aux sidérurgistes de Florange ou dans les fermes de l'Aubrac. À moins de 50 jours du choix- celui d'un président, non d'un imam -, la campagne nous sert l'une de ces polémiques recyclées qui consiste à semer la discorde, à stigmatiser les musulmans, désormais les juifs, à opposer les Français, à les faire s'écharper sur l'accessoire pour ne pas avoir à parler de l'essentiel (comment sortir de l'ornière de la crise ?). La faute à qui ? À Le Pen qui a allumé la mèche du mensonge et à ceux qui propagent l'incendie sur le thème de l'islamisation de la France : Guéant qui associe droit de vote des étrangers et coutume alimentaire ; Sarkozy qui, après une volte-face, propose d'étiqueter la viande en fonction de la méthode d'abattage ; Fillon qui se prend les pieds dans le tapis de la mosquée. Cette affaire est ridicule. Elle a juste pour effet d'attiser la colère de deux religions qui se sentent victimes d'une manipulation. Le malaise est général. Avec une viande dont le système de distribution demande en effet plus de transparence, on a hystérisé la campagne pour nous expliquer maintenant qu'elle laisse les Français sur leur faim. Ah bon !
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