TOUT EST DIT

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mercredi 21 mars 2012

Mots partisans et mots républicains

Le temps s'est arrêté. La France est bouleversée par la folie meurtrière du tueur à scooter. Toute la République est concernée, c'est Nicolas Sarkozy qui l'a dit, le Président qui a parlé. L'heure est au rassemblement. Passé le moment de recueillement dû aux familles et à une communauté religieuse en état de choc, est-ce compatible avec la poursuite de la campagne ? Quand l'incompréhension domine, on mesure toute la difficulté de la parole publique. Car on sait peu de choses du tueur, n'était sa monstrueuse froideur. Si l'on ignore si des motivations antisémites l'ont animé, le fait d'exécuter trois enfants devant une école juive relève bel et bien de l'antisémitisme. De même qu'exécuter trois militaires d'origine maghrébine tendrait à suggérer un acte raciste. Tous les candidats se sont exprimés, avec des mots proches, pour manifester leur solidarité et mettre en garde contre l'exploitation partisane de la tragédie. Certains ont suspendu leur campagne. François Bayrou s'est quant à lui aventuré sur un terrain dangereux en induisant un lien entre ce drame et le langage de haine que des responsables tiennent, où s'enracinerait la violence de la société. Reconnaissons-lui néanmoins d'avoir fait fi d'une certaine hypocrisie : bien sûr que l'unité républicaine s'impose - encore que la trêve s'est déjà fissurée - mais on aimerait qu'il en fût ainsi en toutes circonstances. L'action politique ne peut s'éteindre quand il s'agit d'élire celui qui sera chargé de l'essentiel, la cohésion nationale : il doit rappeler que la République, attaquée, sera plus forte que la barbarie et expliquer comment il compte y parvenir.

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