samedi 14 janvier 2012
Que de conséquences !
Voilà des mois que la menace d’une dégradation de la note souveraine française pesait. Voilà des semaines que les marchés ont anticipé cette éventualité en doublant pratiquement les taux d’intérêt des obligations françaises par rapport à celles de l’Allemagne… En ce sens, et ce sera sans doute le discours officiel, tout aurait déjà été inscrit dans les prévisions budgétaires et politiques. Donc, pas de panique, car rien de nouveau sous un soleil toujours aussi voilé !
Certes… Mais à terme, peut-être même très rapidement, que de conséquences ! Elles seront au moins de trois ordres :
- Sur le plan national, d’abord. La charge de la dette, déjà le deuxième budget de l’Etat, va grimper. Sans doute de 2 milliards dans quelques mois et de 10 à 15 milliards (ou plus) par an à la mi-décennie. Avec cette charge augmenteront aussi celles des organismes « subsouverains » comme l’Unedic, la Caisse des dépôts, etc. Sans oublier les dettes des « petites Grèce » que sont déjà certaines municipalités. Et qui paiera ? Le contribuable, le consommateur. Autant dire que la récession, de surcroît « dopée » par l’austérité, va encore s’accentuer, le chômage aussi.
- En Europe ensuite, où se situe une des clés de la crise, ce que prouve d’ailleurs la nouvelle baisse de l’euro face au dollar. Tous les plans de sauvetage adoptés en dramatiques sommets européens sont caducs. Comment en effet, au nom de la sauvegarde de la monnaie unique, aider les pays en difficulté avec des mécanismes comme le Fonds de stabilité FESF en voie de tarissement, et ceci à un moment où la Grèce recommence à faire des siennes ? Ce FESF était largement basé sur l’emprunt et sur les triples A français et allemand. Et il y a une cruelle vérité : le Royaume-Uni, bien plus mal en point que la France, ne craint pas pour son triple A. Parce que la Banque d’Angleterre fait un vrai travail de Banque centrale. Pas la BCE de Francfort, clone de la Bundesbank, banque-tirelire pour rentiers et établissements financiers… Il serait temps que la France secoue la rigidité allemande, que la politique française ne se contente plus d’être le « brillant second » de Berlin !
- Sur les élections présidentielle et législatives. A part le rappel par la gauche de l’augmentation de la dette de 500 milliards sous le quinquennat Sarkozy, la campagne électorale ne présente aucune solution crédible, dans aucun camp. Pas d’indication, encore moins de programme, pas de vision (hormis utopique), rien sur l’Europe (sauf sa condamnation au FN). Seulement des phrases au ras des pâquerettes… Pourtant, il y a urgence !
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