Le pessimisme à propos du cours de l'euro domine. Marc Chandler, analyste du marché des changes de Brown Brothers Harriman, particulièrement écouté, anticipe une chute de l'euro à 1,20 dollar d'ici au milieu de l'année 2012. Un analyste technique de Bank of America Merrill Lynch table sur un test à 1,12 et 1,08 dollar au cours des prochains mois.
Les investisseurs américains attendent la réaction de la BCE
Les investisseurs américains s'attendent à de nouvelles baisses de taux directeurs par la BCE.«En introduisant un obstacle au coeur de la zone euro pour séparer la France de l'Allemagne, la dégradation va avoir un impact sur les instruments paneuropéennes» explique Mohamed El Erian, cogérant de Pimco, le plus grand fonds obligataire du monde. «Cela comprend le FESF que les pays de l'Union européenne utilisent pour sauver les pays de la zone et à l'avenir les banques. Il est vrai qu'à court terme il y a quelque incertitude sur ces véhicules, pour autant la portée de leurs interventions et donc leur efficacité pour contrer la crise de la dette dans la région sera affectée. Cela a aussi des implications sur la volonté de la BCE de continuer de contaminer son propre bilan» en rachetant de la dette de pays dégradés, conclut cet investisseur respecté.
Le dossier grec inquiète
Mais tout autant que les dégradations de piliers de la zone euro, à l'exception de l'Allemagne et des Pays-Bas, les analystes américains s'alarment de la suspension des négociations entre la Grèce et ses bailleurs de fonds privés. Les tractations doivent reprendre le 18 janvier.Sur cette question, Marc Chandler est plus optimiste: il pense qu'à la dernière minute un accord sera trouvé pour préserver la fiction d'une «acceptation volontaire» d'une décote de 50% des obligations grecques par rapport à leur valeur faciale. La négociation est compliquée par le fait qu'une forte proportion de la dette grecque est dans les mains de fonds spéculatifs qui n'ont pas l'intention de financer à moyen et long terme la Grèce. Leur intérêt immédiat est au contraire le défaut, car ils ont souscrit des contrats d'assurance contre une telle éventualité. Dés que le caractère «volontaire» des sacrifices disparaît, ces garanties de la part de banques sont supposées intervenir.
Le 20 mars la Grèce doit assurer une échéance de 14, 5 milliards d'euros. Sans accord avec ses banquiers privés, puis l'Union européenne et le FMI, elle tombera en défaut. «Pourquoi attendre aussi longtemps?», nous confie un financier sous couvert de l'anonymat. «La Gréce va faire défaut. Tout le monde le sait. Le plus tôt sera le mieux, qu'on y voit clair. Cette situation surréaliste dure depuis trop longtemps».
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