samedi 14 janvier 2012
Enterrement de 1 re classe pour le triple A
La fin du triple A de la France est finalement plus un symbole qu'un réel séisme politique et économique. La dégradation par l'agence de notation financière Standard & Poor's était attendue depuis début décembre, et même des mois. La décision évoquée ne fait qu'entériner une situation de fait où la France empruntait déjà plus cher sur les marchés financiers que les pays classés AAA. La Bourse n'a d'ailleurs guère bougé hier. Moody's devrait bientôt revoir aussi sa notation, alors que Fitch indiquait pourtant dès mardi ne pas vouloir abaisser la sienne pour 2012. Cette disparition illustre la défiance envers la politique française, en retrait en matière d'austérité sur l'Italie ou l'Espagne, et en retard sur les réformes menées depuis dix ans en Allemagne ou aux Pays-Bas. C'est justement cet entre-deux et l'absence de réforme forte avant l'échéance qui ne convainquent pas les agences ou les marchés, comme pour la crise de la zone euro. Gouvernement en tête, chaque camp préférait hier encore commenter bruyamment les faits et pas les causes ni les remèdes. Tous affichaient les postures habituelles, dramatisant ou banalisant l'information. Ils évitaient surtout d'évoquer les décisions lourdes que symbolise cet abaissement de la note. Elles n'interviendront évidemment qu'après le scrutin présidentiel. Pourtant, avant de se prononcer, les électeurs aimeraient savoir très concrètement à quelle sauce se proposent de les manger les candidats, et donc le futur élu. L'enterrement du triple A , inconnu des Français il y a un an, va en effet laisser longtemps son empreinte dans les portefeuilles des contribuables et des emprunteurs.
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