TOUT EST DIT

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samedi 28 janvier 2012

Les couturières d’Yssingeaux


Il faut sauver l’usine d’Yssingeaux. La résistance admirable d’une poignée de couturières auvergnates accrochées à leurs machines à coudre et aux fils ténus d’un improbable espoir a transformé la sous-préfecture de Haute-Loire en capitale du made in France profonde et en centre névralgique de la campagne présidentielle. Yssingeaux, c’est cette France des petites villes et des petites gens qui paient au prix d’emplois sacrifiés, de vies cassées et, de familles brisées cette mondialisation financière que les politiques ont laissé gouverner à leur place et que les industriels ont exploitée en délocalisant à outrance.


Ces combattantes qui refusent d’obéir le doigt sur la couture du soutien-gorge aux règles comptables du marché, qui n’insultent pas l’avenir en acceptant des indemnités misérables et qui avec une étonnante lucidité distinguent les repreneurs des récupérateurs ont réveillé les politiques des deux bords et aussi l’opinion sur les ravages de ce mal du siècle. L’élan de solidarité pour les ex Lejaby n’est pas un geste compatissant mais un message fort à l’adresse des politiques, des industriels, des banquiers : vous n’avez pas le droit d’abandonner les couturières d’Yssingeaux. Une nouvelle défaite face à la puissance du marché serait celle de trop.

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