Angela Merkel vote Nicolas Sarkozy. Tel est le message que doit faire passer Hermann Grohe, secrétaire général de la CDU, invité à s'exprimer, samedi 28 janvier, devant le conseil national de l'UMP réuni à Paris. Selon nos informations, le numéro deux de la CDU doit indiquer que la présidente du parti, Angela Merkel, souhaite "bonne chance" à l'UMP et à Nicolas Sarkozy pour l'élection présidentielle à venir.
Hermann Grohe, un fidèle de la chancelière, doit même être plus précis et indiquer que pour la CDU, "Nicolas Sarkozy est l'homme qu'il faut pour être à l'Elysée, aujourd'hui et à l'avenir".Ce protestant (comme la chancelière) qui fait – comme celle-ci – partie des modérés du parti chrétien-démocrate, doit aussi décocher quelques flèches à l'égard de François Hollande. Jusqu'ici, "ses vagues propositions n'apportent aucune réponse aux problèmes urgents de notre temps", indique la CDU.
Le soutien de la CDU au candidat probable de l'UMP n'est pas une surprise. Les deux formations font partie de la même famille politique européenne. François Hollande a, lui, reçu le soutien du parti social-démocrate (SPD) qui l'a invité à prononcer un discours lors de son congrès le 5 décembre 2010 à Berlin.
François Hollande avait alors estimé que sa victoire constituerait un signal fort en Europe et préfigurerait peut-être la victoire du SPD lors des élections de 2013. Il n'en reste pas moins que François Hollande a bien pris soin de ne pas critiquer explicitement Angela Merkel et a affirmé à de multiples reprises qu'une fois élu président, c'est en Allemagne qu'il effectuerait sa première visite officielle. Mais son soutien aux euro-obligations, son souhait d'élargir le mandat de la banque centrale européenne et ses réserves face à l'inscription de la "règle d'or" budgétaire dans la Constitution sont autant de sujets qui le séparent des dirigeants allemands.
UN SOUTIEN PAS DÉSINTÉRESSÉ
Le soutien d'Angela Merkel à Nicolas Sarkozy n'est pas désintéressé. Depuis le début de la crise en Europe, chaque élection – en Irlande, au Portugal, en Espagne, au Danemark – a provoqué un changement de majorité. Si c'est également le cas en France, cela pourrait être de mauvais augure pour la chancelière. De plus, celle-ci ne peut que se féliciter que Nicolas Sarkozy indique que l'Allemagne soit l'exemple à suivre.
Néanmoins, la chancelière ne passe pas pour une sentimentale. Hasard du calendrier ? Le 13 janvier, quelques heures avant la dégradation de la France par l'agence de notation Standard & Poor's, le porte-parole d'Angela Merkel annonçait un calendrier de rencontres bilatérales sans précédent entre la chancelière et ses homologues européens en vue du sommet du 30 janvier. En dix jours, la chancelière a rencontré à Berlin pas moins de huit dirigeants européens. Comme s'il était déjà temps de préparer l'après-"Merkozy".
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