TOUT EST DIT

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vendredi 13 janvier 2012

Le danger Marine Le Pen

Comment combattre Marine Le Pen ? En évitant d'en parler,  comme le préconisait naguère Martine Aubry qui soulignait: "plus on met le FN dans le jeu, plus on fait sa campagne"? En  renvoyant  les élus FN à leur mauvaise gestion passée comme l'a fait ce matin sur France Info la même Martine Aubry qui s'est exclamé:  "Partout où le Front national s’est installé, ça s’est terminé par une gabegie ; les maires de Toulon […] les maires de Vitrolles ont été condamnés pour détournement de fonds publics ; il faut  dire cela aussi". 
Vaut-il mieux, comme le croit François Hollande, attaquer sur les valeurs, rappeler "la violence sociale et la vindicte ethniciste" contenues dans le projet de la candidate d'extrême droite, dénoncer un projet  "anti républicain" comme le pense François Bayrou ou concentrer le tir sur "la rupture protectionniste"que  la candidate s'est employé aujourd'hui à crédibiliser en chiffrant une à une les mesures qu'elle préconise, comme le croient nombre d'élus UMP ?
La mue "ethno socialiste" du Front national, pour reprendre les termes du politologue Dominique Reynié, fait de Marine Le Pen une cible mouvante, particulièrement difficile à atteindre. Elle a entrepris de ripoliner le projet de son père en gommant les plus fortes aspérités. Elle ne dénonce plus l'Etat providence et le modèle social français mais veut au contraire les défendre contre l'Europe, les riches et les banquiers et les réserver aux seuls français. Les idées qu'elle défend se banalisent : un tiers des français y adhèrent, selon l'enquête TNS Sofres réalisée début janvier pour Le Monde, France Info et Canal + soit 9 points de plus qu' il y a un an. 40 % de l'électorat ouvrier se reconnait dans ses idées. Elle progresse dans le monde rural et chez les actifs. Le protectionnisme qu'elle défend est peu ou prou récupéré par tous les candidats qui font du patriotisme économique l'alpha et l'oméga de leur projet.
Aucun  politologue ne la voit remporter l'élection présidentielle mais sa dangerosité n'en est pas moins forte : elle est le syndrome de la crise française sur laquelle butent les autres candidats.

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