lundi 19 décembre 2011
« Go home » sur la pointe des pieds
Ils avaient déjà rangé les drapeaux, hier les derniers « boys » ont plié paquetage. Neuf ans après l'invasion de l'Irak, le départ de l'armée américaine, laquelle avait déployé jusqu'à 170 000 hommes au plus fort de l'insurrection, marque un soulagement. La guerre lancée par George W. Bush, sans la caution de l'ONU, était fondée sur un leurre. Elle s'achève sans gloire, en catimini. Il s'agissait en 2003 de renverser un dictateur, soupçonné de détenir des armes de destruction massive. Elles ne seront jamais trouvées ; les preuves jamais rapportées. D'une guerre de libération, de prévention, on était passé à une guerre d'occupation dirigée contre le terrorisme des talibans. Une croisade idéologique contre « l'axe du Mal » que symbolisait la coalition - imaginaire - unissant Saddam Hussein et Ben Laden. Le premier a été exécuté, le second éliminé. L'engagement s'est soldé par un désastre humain. Il a engendré un coût gigantesque, au point de devenir impopulaire. Impossible à assumer moralement, politiquement, financièrement. Barack Obama ne croyait pas en cette guerre « idiote ». Il a tenu parole. S'il tourne cette page sanglante de l'Histoire, c'est aussi parce qu'il a une élection à préparer et un budget à réaliser par temps de crise. L'opinion n'acceptait plus que l'Amérique, fût-elle une superpuissance, se pose en gendarme du monde. Il était pressé d'en finir. Ce retrait laisse un pays certes souverain mais ô combien fragile, dont la stabilité, entre l'influence néfaste de l'Iran et les déchirements religieux, est loin d'être assurée. La démocratie y a été installée. Pas la sécurité. Pas la prospérité. La vie à Bagdad y est plus dure, le tyran en moins.
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