lundi 19 décembre 2011
A bas le Smic
Comment vivre avec 1.093 euros net par mois? Le smic sera revalorisé de seulement 0,3% le 1er janvier, soit 2,4% sur un an. C’est le minimum. L’inflation, et rien de plus! Zéro "coup de pouce". Pas terrible, surtout quand on s’est fait élire sur le thème du pouvoir d’achat!a
Et pourtant, pour un gouvernement, il n’y a rien de plus facile que d’augmenter le smic. Et pour cause, ce n’est pas l’État qui paie, ce sont les entreprises. Confortablement assis dans son fauteuil, le Premier ministre pourrait, d’un trait de plume, décréter une hausse – très populaire – de 10% du smic… Et dire ensuite aux petits patrons : "Maintenant, débrouillez-vous pour augmenter vos smicards, sans oublier de régler les charges qui vont avec"! Facile, mais un peu lâche.
En poussant un peu le bouchon : imaginons un gouvernement très, très "généreux" qui porterait le smic à… 2.000 euros! Bingo! Sauf que les supermarchés se dépêcheraient de supprimer les emplois de caissière et de généraliser les caisses automatiques. Idem sur les autoroutes. Fini les petits boulots. Partout la machine remplacerait l’homme. Plus déprimant : aujourd’hui, un salarié sur dix est au smic. C’est beaucoup. Et plus on augmente le salaire minimal, plus on "smicardise" la société qui se fait rattraper par ce plancher légal. Pas très gratifiant d’être "tout en bas de l’échelle". Quand un petit jeune arrive, il est payé comme vous. Une façon de vous dire, en pleine face : "Vous n’avez aucune compétence!" C’est le nivellement absolu par le bas.
Le smic est – et doit rester – une voiture-balai. Et une voiture-balai doit rester derrière le peloton. C’est au patron d’augmenter les salaires, pas au Premier ministre! On n’est pas en URSS! Citons plutôt le modèle allemand (décidément très à la mode en ce moment) : en Allemagne, il n’y a pas de smic. Mais il y a des patrons qui savent partager les fruits de la croissance avec leurs salariés.
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