Les conséquences des importantes manifestations qui ont eu lieu en Russie se font encore sentir. Alors que l'actuel premier ministre et futur candidat à l'élection présidentielle Vladimir Poutine avait laissé entendre que des réformes électorales étaient possibles, l'actuel président et potentiel futur premier ministre Dmitri Medvedev a confirmé qu'une refonte du système politique était nécessaire.
Devant des membres du parti Russie unie, M. Medvedev a annoncé qu'une "nouvelle étape dans le développement du système politique a commencé et nous ne pouvons fermer les yeux", selon une retranscription mise en ligne sur le site du Kremlin. Le président russe n'a cependant pas précisé quelles réformes il pensait mettre en oeuvre, ni quand.M. Medvedev est revenu sur les manifestations sans précédent qui ont eu lieu après les élections législatives, mais a estimé qu'elles n'étaient qu'une étape d'un processus et pas son origine. "Cela n'a pas débuté par des manifestations, a-t-il maintenu. C'est juste sous la surface, comme de l'écume en quelque sorte. C'est le signe du mécontentement des gens. Cela a commencé car l'ancien modèle qui a servi notre pays fidèlement, honnêtement et justement ces dernières années -et nous l'avons tous défendu- a largement été épuisé".
"La rue, c'est l'humeur du peuple, a-t-il ensuite poursuivi. Les autorités doivent dire de façon responsable et directe que c'est également leur humeur. L'humeur du peuple doit être respectée. Il est absolument inacceptable que les autorités soient délégitimisées car pour notre pays cela signifie l'effondrement de l'Etat. Qu'est la Russie sans gouvernement ? Chacun a en mémoire les livres d'Histoire. Ce serait 1917."
Dmitri Medvedev, qui a promis une enquête sur les allégations de fraudes après la victoire contestée de son parti aux législatives, a toujours rejeté ces accusations. Au président américain Barack Obama, qu'il a eu au téléphone vendredi, il a laissé entendre, selon l'agence Interfax, que les critiques internationales étaient tout simplement inutiles. "J'ai bien sûr dû lui dire une chose : vous pouvez considérer nos élections comme vous le voulez, c'est votre affaire. Pour parler franchement, nous n'y accordons aucune importance"
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