L'hebdomadaire américain rend hommage aux millions de contestataires qui ont défilé cette année dans les rues de nombreux pays pour défier les pouvoirs en place. Un choix qui a fait consensus parmi les jurés.
Ces manifestants «ont déjà changé l'Histoire et ils changeront l'Histoire à l'avenir, a expliqué Rick Stengel, le directeur de la rédaction du magazine. Partout les gens ont dit qu'ils en avaient assez. Ils ont contesté, ils ont exigé. Ils n'ont pas désespéré, même quand les réponses sont arrivées sous forme de gaz lacrymogènes ou de balles».
«Personne n'aurait pu savoir que lorsqu'un vendeur de fruits tunisien s'est immolé sur une place, cela générerait des manifestations qui ont fait tomber des dictateurs en Tunisie, Égypte et Libye, et secoué les régimes en Syrie, au Yémen ou à Bahreïn», a-t-il poursuivi. «Ou que l'esprit de contestation mènerait les Mexicains à se dresser contre la terreur des cartels de la drogue, les Grecs à manifester contre des dirigeants injustifiables, les Américains à occuper des espaces publics pour protester contre les inégalités et les Russes à se rassembler contre une autocratie corrompue», a ajouté le directeur de la rédaction. Dans ses pages, le Time fait le portrait de cinquante de ces manifestants dans le monde, dont un chien repéré lors des défilés organisés dans les rues d'Athènes.
Une tradition pour le Time depuis 1927
«La personne de l'année», est une tradition pour le Time depuis 1927. Elle est désignée, après un vote du public, par ses journalistes. Ce n'est toutefois pas la première fois qu'un groupe ou un concept sont sacrés «personne de l'année». Ainsi, en 2006, «vous» (les internautes, ndlr) l'avait emporté. En 1998, c'était «la planète en danger», en 1982 «l'ordinateur», en 1969 «la classe moyenne» et en 1950 «GI Joe», le soldat américain lambda.Alors que le choix entre les finalistes fait parfois l'objet d'âpres discussions, il s'est imposé facilement cette année. «Il y avait un vrai consensus parmi nos correspondants et journalistes. Tout le monde a pensé que c'était le bon choix, le plus sérieux. Cela nous a semblé juste», a précisé Rick Stengel. Parmi les autres finalistes figuraient Kate Middleton, l'épouse du prince Williams, l'amiral William McRaven, qui a dirigé les opérations contre Ben Laden en mai dernier au Pakistan et l'artiste chinois Ai Weiwei.
L'an dernier, c'est le jeune fondateur du réseau social Facebook, Mark Zuckerberg, qui avait remporté ce titre. Il avait succédé Ben Bernanke, le président de la banque centrale américaine, et au président américain Barack Obama, couronné en 2008.
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